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En Norvège, les services sociaux arrachent les cinq enfants Bodnariu Ă  leurs parents pour « radicalisation et endoctrinement chrĂ©tiens Â»

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Les services sociaux de Norvège, le rĂ©seau du « bien-ĂŞtre de l’enfance Â» ou Barnevernet, ont arrachĂ© les cinq jeunes enfants d’une famille pentecĂ´tiste Ă  leurs parents afin de les placer dans des familles d’accueil, selon le site chrĂ©tien Christian Today. S’agissant de mineurs, Barnevernet n’a donnĂ© aucune information sur la mesure mais les parents, Marius et Ruth Bodnariu, ont indiquĂ© que le motif invoquĂ© Ă  leur encontre Ă©tait la « radicalisation et l’endoctrinement chrĂ©tiens Â», ainsi que des corrections physiques interdites en droit norvĂ©gien. Les enfants sont âgĂ©s de 9 ans Ă  3 mois.
 
Les deux aĂ®nĂ©es ont Ă©tĂ© « cueillies Â» Ă  l’école le 16 novembre dernier. Les deux garçons, 5 et 2 ans, ont ensuite Ă©tĂ© arrachĂ©s Ă  leurs parents Ă  leur domicile et placĂ©s dans un autre foyer d’accueil. Le lendemain, Ezekiel, 3 mois, Ă©tait Ă  son tour sĂ©parĂ© de force de ses parents pour sa propre « protection Â».
 

Les services sociaux de l’enfance de Norvège séparent des parents de leurs enfants

 
L’histoire a dĂ©marrĂ© avec un signalement par la directrice de l’école frĂ©quentĂ©e par les deux aĂ®nĂ©es, Eliana et Naomi (9 et 7 ans) au Barnevernet, au motif que les petites filles avaient parlĂ© de fessĂ©es (mais en prĂ©cisant qu’elles n’avaient pas peur de leurs parents) et que leur famille Ă©tait « très chrĂ©tienne Â». Selon le tĂ©moignage de Daniel, le frère de Marius Bodnariu, elle a aussi invoquĂ© le rigorisme de la grand-mère des enfants : « Celle-ci croit fermement que Dieu punit le pĂ©chĂ© ce qui, aux dires de la directrice, crĂ©e un handicap chez les enfants. Â» Elle aurait souhaitĂ© que les parents Bodnariu trouvent une « aide Â» auprès des services de l’enfance pour Ă©lever leurs enfants. Lorsqu’elle a su que les enfants avaient Ă©tĂ© placĂ©s et mesurĂ© les consĂ©quences de son signalement, ajoute Daniel Bodnariu, elle a cessĂ© de coopĂ©rer avec Barnevernet.
 
Les deux aĂ®nĂ©es ont Ă©tĂ© interrogĂ©es par les services sociaux et ont parlĂ© de corrections physiques, et auraient Ă©galement accusĂ© leur père d’avoir secouĂ© violemment leur plus jeune frère, selon Daniel Bodnariu : un fait niĂ© par son frère. Plusieurs examens mĂ©dicaux de l’enfant, comprenant des scans et des radios, n’ont d’ailleurs rien rĂ©vĂ©lĂ© d’inquiĂ©tant.
 
Les enfants sont toujours loin de leurs parents qui n’ont pas le droit d’entrer en contact avec leurs aînées. Ils ne sont autorisés à voir leurs garçons Matthew et John, et le petit dernier, que deux fois deux heures par semaine. Les parents ont engagé une procédure judiciaire afin d’obtenir que leurs enfants leur soient rendus.
 

Radicalisation et endoctrinement chrétiens

 
L’histoire des Bodnariu ne semble pas ĂŞtre un cas isolĂ©. Les services sociaux norvĂ©giens ont d’assez larges pouvoirs et peuvent travailler en rĂ©seau avec d’autres instances publiques, et ils procèdent relativement souvent Ă  des placements, notamment d’enfants de foyers immigrĂ©s ou mixtes. C’est le cas des Bodnariu : la femme, Ruth, est norvĂ©gienne, mais son mari, ingĂ©nieur de tĂ©lĂ©communications, est roumain. Le couple s’est installĂ© dans la ville natale de Ruth, Naustdal, au nord-ouest de la Norvège, il y a dix ans.
 
Aujourd’hui, quelque 3.000 enfants d’au moins un parent d’origine Ă©trangère sont Ă  la garde de l’Etat norvĂ©gien, soit 40 % des enfants placĂ©s. Le motif du placement est souvent l’existence de châtiments corporels.
 

La famille Bodnariu dĂ©chirĂ©e par le Barnevernet, service de « protection de l’enfance Â»

 
Mais on retiendra surtout l’accusation de « radicalisation Â» et d’« endoctrinement Â». A l’heure de l’Etat islamique, elle est lourde de sens – et surtout de non-sens. On n’a guère d’exemple de chrĂ©tien qui se livre Ă  des attentats suicides… Il semble que l’évocation d’un châtiment divin pour celui qui agit mal soit ici le signe de la « radicalisation Â». Dans un monde relativiste, le mauvais agissement peut ĂŞtre puni par l’Etat mais le pĂ©chĂ© n’existe plus…
 

Anne Dolhein