Nouvel accord pour la Grèce et ses créanciers internationaux, qui sont parvenus mardi, après des négociations manifestement longues et difficiles, à déterminer les termes d’un nouveau plan d’aide financier destiné, nous dit-on, à permettre à Athènes de rester dans la zone euro et d’éviter une situation de défaut.
« Un accord a été trouvé. Quelques détails mineurs font encore l’objet de discussions », déclarait, au sortir de la réunion, un responsable du ministère des Finances. Quant au ministre lui-même, Euclide Tsakalotos, il évoquait « deux ou trois petites questions » à régler.
En pratique, le montant du plan d’aide pourrait atteindre quelque 85 milliards d’euros sur trois ans, d’après des chiffres évoqués tant du côté grec que du côté européen. L’accord prévoit un versement immédiat de dix milliards à destination des banques grecques, lesquelles seront recapitalisées d’ici la fin de l’année.
Nouvel accord financier pour la Grèce
Mais la Commission européenne n’a évoqué, pour sa part, qu’un accord de principe entre Athènes et ses créanciers bailleurs, précisant qu’il n’y avait pas encore d’accord politique sur ce nouveau plan. La Grèce dispose encore de quelques jours pour préciser la question, et plus précisément jusqu’au 20 août, date à laquelle elle doit rembourser un prêt de 3,2 milliards d’euros à la Banque Centrale européenne.
Evidemment, cela sous-entend des objectifs budgétaires tels qu’ils permettent un excédent primaire (hors service de la dette) à partir de 2016. Plus précisément, 0,25 % du PIB en 2015, puis 0,5 % en 2016, 1,75 % en 2017, et 3,5 % en 2018, selon un responsable grec.
Au programme : dette et austérité
L’austérité n’a évidemment pas été évoquée – le sujet est trop tabou pour s’y risquer – mais elle se cache quelque part derrière ces chiffres…
Le premier ministre Alexis Tsipras, qui espère que cet accord puisse être adopté ces jours-ci par le parlement, pour être validé en fin de semaine par les ministres des Finances de la zone euro, sait, par conséquent, qu’il ne pourra pas compter sur l’ensemble de sa majorité pour y parvenir. Il devra donc compter – une fois de plus… – sur l’opposition pour y parvenir.
De fait, dans l’esprit des plus opposés de ses partenaires au sein de Syriza, un tel accord, en créant encore davantage de dette, devrait augmenter l’austérité contre laquelle Alexis Tsipras a été élu. La rue, souligne-t-on ici et là à Athènes, ne devrait sans doute pas tarder à le lui rappeler !