La même note qui avait permis à l’administration Bush de « justifier » légalement la torture de terroristes présumés est désormais utilisée par l’administration Obama pour justifier les assassinats de suspects avec des drones.
Obama a changé l’« autorisation » de torturer des suspects en « autorisation » de les tuer. « Le second jour de sa présidence, Obama interdisait toute forme de torture physique. Le troisième jour, il autorisait un raid par drone qui tuait 11 civils » résume le magazine Foreign Policy.
Le rapport du Sénat sur les pratiques controversées de la CIA a fait le tour du monde, et les méthodes ont été condamnées et jugées inefficaces par l’immense majorité.
Mais plus intéressant encore, le rapport précise que cette note utilisée par Bush pour justifier ses actes sert désormais à Obama pour tuer les suspects sans qu’il y ait besoin de les faire prisonniers.
Foreign Policy explique : « Ce genre de note est ce que le président utilise pour informer le Congrès des opérations qu’il ordonne à la CIA et qui n’ont pas besoin d’être validées par le gouvernement. Selon le National Security Act de 1947, quand le président autorise la CIA à conduire des opérations secrètes, il doit décrire ces opérations et en informer le Sénat et les services de renseignements du Parlement ». Faute de quoi, les opérations seraient illégales.
Le rapport révèle que la principale entorse à la loi réside dans le fait que le président se contente désormais d’externaliser le meurtre de suspects comme Bush déléguait l’approbation des « interrogatoires améliorés » au même sous-traitant : la CIA.
Le rapport révèle en outre une éventuelle coopération de la Grande-Bretagne dans ces opérations de torture, des révélations qui commencent à sérieusement agiter le pays.
La liberté et la justice régressent rapidement aux Etats-Unis : écoutes illégales, assassinats ciblés, torture… Un tableau d’ensemble bien inquiétant.