Pour l’heure, ce n’est pas pour leur fournir des contenus qu’OpenAI, développeur de ChatGPT conclut de coûteux accords avec des médias « à l’ancienne » : en s’alliant avec l’Associated Press, Axel Springer, Le Monde, Prisa Media, le Financial Times et tout dernièrement News Corp (propriétaire du Wall Street Journal), le spécialiste de l’intelligence artificielle générative cherche à multiplier ses sources d’information, archives comprises, qui pourront alimenter les productions de ses robots. L’accord avec le groupe News Corp construit par Rupert Murdoch pourrait valoir environ 230 millions d’euros, selon usine-digitale.fr, et précise que « News Corp partagera son expertise journalistique pour contribuer à garantir que les normes journalistiques les plus élevées soient présentes dans l’offre d’OpenAI ». Trois observations : ce qui sort de l’IA générative, c’est ce qui l’alimente, c’est donc du contenu très « mainstream » qui est visé. Deuxièmement, l’IA permet la construction d’un empire sans précédent qui va pouvoir fédérer la production de multitudes de titres jugés fiables, comme s’en vante d’ailleurs Robert Thomson, directeur général de News Corp : cet accord « établira de nouvelles normes en matière de véracité, de vertu et de valeur à l’ère numérique », assure-t-il. Véracité et vertu ? La voix de Big Brother, plutôt, avec toutes garanties de suivre les chemins tracés par le pouvoir. Troisièmement, la logique de la chose laisse prévoir la substitution croissante des sources médiatiques reposant sur des cerveaux humains par l’IA. Et ce n’est pas une bonne nouvelle.