Le Premier ministre de la Hongrie, Viktor Orban, ne prend assurément pas de risque en décidant de convoquer les électeurs aux urnes pour se prononcer sur les quotas d’immigration, alors que le pays se trouve sur la route des migrants qui se pressent vers l’Allemagne, la Suède et les pays scandinaves. Ce référendum sur les quotas imposés par l’Union européenne pour soulager l’Allemagne et l’Italie, principaux lieux actuels de concentration des migrants, sera tenu à une date qui reste à préciser.
Victor Orban a indiqué que le référendum constituera une mise à l’épreuve majeure de la démocratie européenne. De fait, les habitants de l’Union européenne n’ont à ce jour jamais été consultés sur le fait de savoir s’ils approuvaient le système des « quotas obligatoires de migrants » : « Personne ne leur a demandé s’ils les soutiennent, s’ils les acceptent ou s’ils les rejettent », a indiqué le Premier ministre hongrois lors d’une conférence de presse.
Viktor Orban défend les intérêts du peuple de la Hongrie
Tout semble indiquer une victoire pour le rejet des quotas, Orban se trouvant en phase avec le peuple hongrois lorsqu’il affirme sans ambages que la mise en œuvre des quotas aurait pour effet de redessiner les cartes ethniques, culturelles et religieuses aussi bien de l’Europe que de son pays.
« Le gouvernement répond désormais au sentiment public : nous autres, Hongrois, nous pensons que la mise en place de quotas de réinstallation pour les migrants sans l’approbation du peuple équivaut à un abus de pouvoir », a ajouté Viktor Orban, ajoutant qu’il s’agissait d’une question « fondamentale, inévitable, essentielle de la politique hongroise : quelqu’un d’autre peut-il décider à la place des Hongrois qui avec qui nous, les Hongrois, devons vivre ou ne pas vivre ? »
Un référendum national sur l’immigration et les quotas ? Pourquoi pas…
Le ministre néerlandais de l’Immigration, Klaas Dijkhoff, a affirmé ce jeudi qu’à son sens, la Hongrie avait le droit d’organiser un tel référendum. Vu que les Pays-Bas assurent actuellement la présidence tournante de l’UE, le propos a du poids.
La question est maintenant de savoir si Orban parviendra à devancer le sommet de l’Union européenne et de la Turquie sur l’immigration, prévu pour le 7 mars. La réaction de la Commission de Bruxelles – l’organe exécutif non élu de l’Union européenne – sera tout une autre histoire.