DOCUMENTAIRE Ouragan ♥


 
Ouragan est un documentaire consacré principalement au récent cyclone Lucie. Naissant dans l’Océan Atlantique, il a frappé les Antilles, dont Porto-Rico et Cuba, puis le sud des Etats-Unis, dans la région de la Nouvelle-Orléans. Un ouragan, ou cyclone dans l’océan Indien, est une tempête tropicale particulièrement puissante. Il se nourrit de l’eau chaude et humide des océans. Dans l’intérieur des terres, il finit donc par se dissiper, après avoir causé de gros dégâts dans les régions côtières.
 
Le film est bien monté, et captive l’intérêt tout au long. Ouragan s’étend d’ailleurs sur un bon format : 1 h 25. Plus long, il aurait ennuyé. Certaines images du cyclone sont impressionnantes. Elles ont été filmées par des avions météorologiques américains, habitués à ces actions. Ils survolent, voire traversent à très haute altitude, les cyclones qui ravagent des terres habitées. Si la puissance de destruction peut être grossièrement la même, les conséquences sont très variables. Les maisons construites aux normes anticycloniques résistent. Les autres sont balayées. Le processus de suivi d’un cyclone par les différentes autorités nationales est bien présenté. A Cuba, l’évacuation des zones les plus menacées au sud de l’île, dans des camions et des bus des années 1970, a lieu de manière parfaitement ordonnée. Par contre, il est évident que les malheureux sinistrés, s’ils sont vivants, ont tout perdu, leurs récoltes, et leurs maisons. Leur désespoir est perceptible, émeut. Ils ne recevront guère d’aide pour la reconstruction, et sont d’une pauvreté évidente. Ils ont perdu le peu qu’ils avaient.
 

Ouragan : un sujet rare au cinéma

 
Ouragan souffre toutefois de deux faiblesses. La première est la dispersion, ou la confusion parfois du propos: le film débute par la mousson au nord du Sénégal. Ces épisodes venteux et pluvieux sont vitaux pour cette région, lui offrent les deux mois humides essentiels, qui empêchent cette région de devenir un désert. Il y aurait un lien direct entre cet épisode et les cyclones aux Antilles. Il aurait fallu l’expliquer, car il ne nous semble pas aussi évident qu’annoncé. La seconde tient au choix de la présentation : l’Ouragan parle lui-même tout au long du film, avec une voix féminine, pour Lucie, et présente son action destructrice, et ce sans aucune émotion. Certaines réflexions agacent particulièrement le spectateur. Le passage d’un cyclone favorise certainement à terme le renouvellement des forêts vierges. Soit. Mais il n’a aucun effet bénéfique sur les terres peuplées par les hommes, bien au contraire. L’homme a presque l’air d’être considéré comme un intrus sur terre. Cette philosophie antihumaine est d’autant plus exaspérante que les dégâts ont été bien montrés.
 
Demeure malgré tout un documentaire plutôt intéressant, sur un sujet rare au cinéma.
 

Hector Jovien

 
Ouragan documentaire film