Pacte de responsabilité : aveu d’ « échec » pour Emmanuel Macron

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Emmanuel Macron en a fait l’aveu ce matin au micro de Radio Classique : le pacte de responsabilité est un « échec ». Ce n’est pas faute, pourtant, que les socialistes, et tout spécialement le gouvernement, s’en soient fait les hérauts. Alors. « Dans “pacte de responsabilité”, il y a “responsabilité”, commente le ministre de l’Economie. Très peu d’accords de branche ont été signés. C’est un échec, et c’est aussi le sien. » Le sien ? Celui du patron du Medef, Pierre Gattaz, qu’évoque tout spécialement Emmanuel Macron.
 
Et d’ajouter : « Je crois qu’aujourd’hui, l’urgence pour le patronat, ce n’est pas de réclamer plus, c’est de prendre sa part de responsabilité avec un dialogue social efficace parce que (…) le dialogue social quand il est bien mené (…) est un facteur de compétitivité. »
 

Pour Emmanuel Macron, un « échec » du pacte sans responsabilité

 
Selon les derniers décomptes, en effet, seules la Chimie et la Métallurgie ont signé un accord dans le cadre de ce pacte. Sur les 48 autres branches professionnelles, six auraient entamé des discussions, 19 en auraient l’intention, et 15 en discuteraient – sérieusement, bien sûr. Au bas de l’échelle, ou parmi les cancres, comme on voudra, on note les cabinets médicaux, les établissements d’enseignement privé, les gardiens, concierges et employés d’immeubles, les pharmacies d’officine et la restauration de collectivités.
Pourtant, le gouvernement n’avait pas manqué de pousser tout un chacun à l’action. Ainsi, début novembre, François Rebsamen, le ministre du Travail l’affirmait haut et fort : « Je le dis avec force, nous ne pouvons accepter que des branches restent inactives. » L’adjectif a sans doute choqué certains milieux professionnels. Tel, par exemple, l’Association française des banques qui vient de faire savoir qu’elle était « contrainte » de reporter – sine die, c’est-à-dire aux calendes grecques sans doute – les discussions prévues avec les syndicats, et ce en raison de l’alourdissement de la fiscalité des banques prévu par la loi de finances rectificative. C’est ce qu’on appelle la réponse du berger à la bergère…
 

Face au ministre, le patron du MEDEF renvoie la balle

 
Le patron des patrons Pierre Gattaz n’est pas non plus demeuré coi en appelant le gouvernement à mettre ses actes en conformité avec « ses belles paroles »… C’est l’aveu patent que le torchon brûle entre le chouchou des banques et le patron des patrons.
 
Pauvre Emmanuel Macron ! Comme un malheur ne vient jamais seul, plusieurs barreaux de province multiplient désormais les grèves pour protester contre le projet de loi qu’il doit présenter en Conseil des ministres le 10 décembre prochain, que les professionnels du droit tiennent pour l’expression d’un mépris à leur encontre.
 
La situation est telle que le premier ministre est monté lui aussi au créneau à l’Assemblée nationale, devant les députés, pour dénoncer « un certain nombre de propositions, de provocations, de propos » des patrons, qui ne seraient pas à la hauteur de leurs responsabilités. On est loin de ce mois d’août où, à l’occasion de l’université du MEDEF, Manuel Valls faisait une véritable déclaration d’amour aux chefs d’entreprise…