Le pape François et la paix : un synode des évêques et une encyclique contre la théorie de la guerre juste ?

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L’Agenzia Nazionale Stampa Associata, plus connue sous son sigle ANSA, est la principale agence de presse italienne et l’une des toutes premières dans le monde. Le 27 avril, elle a révélé que le pape François caressait le projet de consacrer le prochain synode des évêques au thème de la paix universelle. C’est en tout cas, d’après l’agence, le thème qui a eu la préférence du pape et des participants lors du conseil ordinaire du secrétariat général du synode, qui s’est déroulé à Rome du 18 au 19 avril, de préférence à celui de l’œcuménisme ou du mariage des prêtres…
 

Le pape François et la paix

 
ANSA signale que le Souverain Pontife a participé à la totalité des travaux de ce conseil ordinaire. Le choix de ce thème sur la paix universelle est une des marottes du pape, non pas que la recherche de la paix soit à négliger dans le monde d’aujourd’hui évidemment, mais le pape François y voit aussi un moyen de mobiliser les autres “religions” pour un refus commun de la guerre.
 

Rome : colloque contre la « théorie de la guerre juste »

 
Cette information survient quelques jours à peine après la tenue, à Rome, d’un colloque organisé par Pax Christi International et le Conseil pontifical Justice et Paix, qui, au bout de trois jours de débats – du 11 au 13 avril –, a conclu à la nécessité pour l’Église de remiser aux magasin des accessoires inutiles – et même dangereux – la « théorie de la guerre juste », idée désormais « contraire au christianisme ». Les organisateurs ont également suggéré au pape la rédaction d’une encyclique « sur la non violence et la paix juste ». Elle pourrait bien être préparée par le prochain synode à moins que le pape se satisfasse d’une exhortation apostolique post synodale.
 
Si le rapprochement même des mots « guerre » et « juste » peut, en effet, choquer, on pourra tout de même agréer ceux de « légitime défense » car « faire la guerre pour la juste défense des peuples » n’est pas interdit par la doctrine catholique, « une fois épuisées toutes les possibilités de règlement pacifique » (Gaudium et spes, 79, 4), et étant entendu que « le recours à la force pour une cause juste n’est admissible que si celui-ci est proportionnel au résultat que l’on veut obtenir et en soupesant bien les conséquences de l’action militaire » (Jean-Paul II, discours aux ambassadeurs, 12 janvier 1991). Si la justification de toute guerre est un écueil, celle du pacifisme absolu en est un autre. Il faudra une sacrée habileté jésuite pour trouver la ligne de crête et s’y maintenir en équilibre…
 

Adam Villiers