Alors que le mariage paraît de plus en plus dévalorisé, et à trois semaines d’un synode romain consacré à la famille et aux difficultés qu’elle rencontre aujourd’hui, tels le refus du « choix définitif », le pape François a célébré dimanche le mariage d’une vingtaine de couples dans la basilique Saint-Pierre. Le Cardinal vicaire Agostino Vallini et Mgr Filippo Iannone, vice-Régent du diocèse et Directeur du centre pour la pastorale familiale du diocèse, ont concélébré.
Les vaticanistes observent qu’il s’agit là d’une pratique rare – du moins pour l’époque contemporaine. Les seuls précédents récents remontent en effet au seul pape Jean-Paul II qui avait procédé à plusieurs mariages en 1994, Année de la famille, et en 2000, à l’occasion du Jubilé des familles. On observera également qu’il est inhabituel que ce sacrement soit célébré un dimanche, jour du Seigneur. Ce choix est clairement le signe de la volonté du Saint-Père de marquer l’importance que l’Eglise attache à ce sacrement en une époque où nombre de catholiques, mais aussi de prêtres discutent de plus en plus ouvertement de l’éventuelle inadéquation de la discipline ecclésiale dans la question des divorcés remariés.
Ne pas méconnaître les situations actuelles
Le choix des couples invités par le vicariat de Rome à se marier en présence du Pape manifestait ce dessein de ne pas méconnaître les situations actuelles. Ainsi, parmi les nouveaux mariés, certains avaient déjà des enfants, d’autres vivaient « ensemble » avant le mariage, alors que certains s’étaient simplement connus dans leur paroisse.
Autre disparité, celle de l’âge. Les plus jeunes mariés étaient nés respectivement en 1986 et 1989. Quant aux plus âgés, il s’agissait d’une mère célibataire de 56 ans et de son fiancé de 49 ans, dont le précédent mariage avait été annulé par la Rote, à savoir le tribunal ecclésiastique compétent.
Contrairement aux considérations de médias en quête de sensationnel, cette cérémonie n’est pas le signe de l’ouverture d’esprit du Pape aux situations diverses la vie, mais bien de la miséricorde de l’Eglise vis-à-vis de ses enfants, étant entendu qu’aucun couple n’était dans l’impossibilité de se marier au vu des règles de sa discipline. Comme il le soulignait d’ailleurs au cours de son homélie, après avoir évoqué la « réciprocité des différences » et la « vie réelle », le mariage « n’est pas un chemin facile, c’est un voyage parfois conflictuel, mais c’est la vie ».