Comme chaque tuerie à l’arme automatique ou semi-automatique, celle de Parkland en Floride a servi à relancer le débat aux Etats-Unis sur l’opportunité d’adopter des restrictions sur les ventes d’armes à feu. Mais pour le président Donald Trump, qui recevait mercredi des élèves et des parents du lycée attaqué le 14 février dernier et d’autres écoles attaquées antérieurement, la solution pourrait être aussi de former et d’armer une partie des enseignants.
L’idée de Donald Trump serait qu’à terme un cinquième environ des enseignants présents dans les écoles portent une arme dissimulée. Une autre idée envisagée consisterait à avoir d’anciens militaires en poste dans les écoles. Il serait mis fin aux zones libres de toute arme créées dans les établissements scolaires car, a expliqué le président américain, cela permet à n’importe quel déséquilibré de tirer pendant de longues minutes sans aucune riposte. Avec 20 % des enseignants armés, il pourrait être mis fin beaucoup plus rapidement à une attaque de ce type, avant l’arrivée des forces de police qui prend en moyenne cinq à huit minutes, tandis que les attaques d’école durent en moyenne trois minutes, a argumenté Trump.
L’idée de Trump d’armer les enseignants ne fait pas l’unanimité, même dans le camp républicain
Cette idée ne fait toutefois pas l’unanimité, même dans le camp républicain, puisque le sénateur républicain de Floride, Marco Rubio, a déjà fait connaître son opposition et sa crainte que les policiers des équipes d’intervention pourraient ne pas faire la distinction entre un assaillant et des enseignants en train de lui tirer dessus.
Les opposants à Donald Trump n’ont pas manqué de remarquer la volte-face réalisée par le président sur cette question, puisqu’il s’était dit hostile à une telle solution pendant la campagne présidentielle. Trump envisage toutefois d’autres mesures, comme le relèvement à 21 ans de l’âge permettant d’acheter certains types d’armes – ce à quoi s’oppose la puissante NRA – et un meilleur contrôle des acheteurs. Il a déjà aussi donné consigne à son secrétaire à la Justice, Jeff Sessions, d’interdire la vente de crosses amovibles de mitraillage et autre dispositifs qui permettent de transformer des fusils semi-automatiques en armes automatiques.
L’exploitation politique de la tragédie de Parkland par les médias de gauche
Les médias de gauche, comme CNN, tentent bien sûr d’exploiter le tragique événement de Parkland pour obtenir des restrictions plus importantes sur le droit constitutionnel des Américains de posséder des armes. La chaîne des fake news, comme l’appelle Trump, n’hésite pas dans ce but à organiser des débats où elle prend soin de ne pas laisser parler librement les survivants de l’attaque de Parkland qui pourraient être eux aussi en faveur d’armer une partie des enseignants.
Si l’accès aux armes protégé par la constitution américaine – comme moyen de défense personnelle contre un agresseur mais aussi et surtout de défense collective contre toute tentation de despotisme du pouvoir politique – est peut-être une partie du problème, ce n’est pas le seul. La Suisse, où un citoyen sur deux possède une arme à feu chez lui, est un pays où les homicides avec ce type d’arme sont rares. Dans le contexte des Etats-Unis, armer une partie des enseignants pourrait se révéler plus efficace pour sécuriser les écoles que de désarmer les honnêtes gens.