Aujourd’hui, le Parlement français a définitivement adopté le budget 2015, qui – notamment – supprime la première tranche de l’impôt sur le revenu et prévoit un déficit public de 4,1% du PIB. Soit encore assez loin de la norme européenne de 3 % que Paris n’entend définitivement retrouver désormais qu’à l’horizon 2017…
A l’exception de ceux que l’on appelle les « frondeurs » et qui se sont abstenus, le Parti socialiste a voté le projet de loi gouvernemental, largement remanié sous la pression de Bruxelles. Les radicaux de gauche ont fait de même. Quant au Front de gauche, il a voté contre – de même que l’opposition UMP et UDI. Pour leur part, les écologistes se sont abstenus. Une saisine du Conseil constitutionnel a d’ores et déjà été annoncée par les membres de l’opposition.
Le budget français pour 2015 définitivement adopté
Parmi les points saillants du budget désormais adopté pour 2015, il convient de retenir la diminution du déficit public de 4,4% du PIB actuellement à 4,1% l’année prochaine, et un taux de croissance de 1%. Par ailleurs, le gouvernement entend réaliser 7,7 milliards d’euros d’économies sur les dépenses de l’Etat, et 3,7 milliards sur les collectivités territoriales. Soit un total de 21 milliards d’euros d’économies, si l’on tient compte des 9,6 milliards qui devraient être réalisés sur la Sécurité sociale cette même année 2015.
Par ailleurs, une baisse de l’impôt est donc prévue pour les ménages modestes par le moyen de la suppression de la première tranche du barème de l’impôt sur le revenu. D’un autre côté, les députés ont voté une augmentation de quatre centimes du prix du gazole pour les poids lourds au 1er janvier, dans le but de compenser l’abandon de l’écotaxe.
Une série d’amendements portent en outre sur le montant de la taxe de séjour selon la catégorie des hôtels, et sur une nouvelle taxe sur les surfaces de stationnement en Ile-de-France.
Le Parlement sous le contrôle de la Commission européenne
Quoi qu’en disent les autorités françaises, ce budget n’a pu être en définitive voté qu’avec le feu vert de la Commission européenne à ce projet de budget, qui prévoit une augmentation des économies initialement annoncées. A noter que ce feu vert demeure provisoire, dans l’attente de résultats que Bruxelles espère prochains…
Ce qui n’empêche pas le gouvernement de se déclarer satisfait, puisque, bien évidemment, c’est la faute des autres. Le secrétaire d’Etat au Budget, Christian Eckert, a ainsi déclaré à la tribune de l’Assemblée nationale : « (…) pendant trente ans, tous les gouvernements ont accumulé les déficits ». Vive François Hollande ?