En cause, « l’obsession » de nos voisins anglais de donner à manger aux oiseaux dans des mangeoires – et qui a permis de renforcer des populations en voie de disparition dans des zones de plus en plus urbanisées. La sélection naturelle privilégierait les individus qui peuvent le mieux atteindre ces sources de nourriture facile, selon des scientifiques, permettant à ceux qui ont ce tout petit avantage de vivre plus longtemps et d’avoir plus de descendance.
Les Britanniques dépensent 200 millions de livres par an pour nourrir les passereaux et autres oiseaux
L’étude réalisée à Oxford sur la population des mésanges charbonnières dans le bois de Wytham Woods dans l’Oxfordshire depuis 70 ans constate un allongement des becs de ces ravissants oiseaux depuis les années 1970. L’étude de leur ADN a permis de constater des différences significatives par rapport à celui des mésanges charbonnières néerlandaises, qui bénéficient de moins de mangeoires chez les particuliers. Les Britanniques dépensent aujourd’hui 200 millions de livres par an en nourriture et en mangeoires : par tête, cela représente le double des dépenses en Europe continentale. Et aujourd’hui, 130 espèces d’oiseaux en profitent au Royaume-Uni contre 18 pendant les années 1980.
Selon le Pr Jon Slate, du département des sciences animales et végétales de l’université de Sheffield, c’est la rapidité de cette évolution qui est remarquable.
Des becs plus longs pour une descendance plus nombreuse au Royaume-Uni
Le lien entre les mangeoires et la longueur des becs n’a pas été prouvé mais pour l’heure, on estime que c’est une explication raisonnable. En tout cas, les oiseaux à bec plus long se sont révélés avoir une descendance moins nombreuse aux Pays-Bas qu’au Royaume-Uni.