Le gouvernement du Pays de Galles s’apprête à évincer les cours d’éducation religieuse et à interdire l’enseignement du christianisme dans les écoles afin « de relever le défi de la cohésion communautaire » et de « l’extrémisme ».
Le ministre gallois de l’Education Nationale, Huw Lewis, a affirmé devant le parlement gallois : « J’ai l’intention que nous rebaptisions l’éducation religieuse et que nous la transformions en un cours de religion, de philosophie et de problématiques éthiques – dans lesquel il y aurait un engagement explicite à laisser les enfants travailler sur les questions éthiques et la citoyenneté pour leur permettre de réfléchir sur ce que signifie être un citoyen dans un pays libre. »
A la fin du mois de juin, une « étude indépendante des programmes et des engagements au Pays de Galles » du professeur Graham Donaldson, un ancien inspecteur de l’éducation nationale, a recommandé que les écoles galloises fassent de leurs élèves des « citoyens du monde informés et ‘éthiques’ ».
Avant le Pays de Galles, c’est la Grande-Bretagne qui voulait interdire l’enseignement du christianisme
Quelques semaines plus tôt, un rapport avait également examiné le rôle de la religion dans le cursus britannique. Les conclusions de ce rapport recommandent que le temps d’adoration soit supprimé et que les cours d’éducation religieuse soient dispensés à la maison ou le week-end, c’est-à-dire en dehors des écoles.
Le président de la Campaign For Real Education, Chris McGovern, un enseignant de 35 ans qui a participé à l’élaboration de la réforme de l’éducation, a mis en garde contre une « grave erreur » : « La chrétienté a sa place dans chaque école. Vous ne pouvez appréhender aucun aspect important de la civilisation occidentale – que ce soit l’art, la culture, la musique, les institutions religieuses ou politiques – sans comprendre la chrétienté (…) C’est fondamental, cela définit notre société et c’est notre religion nationale. Si vous supprimez la chrétienté, vous supprimez la mémoire nationale et la société en tombe malade. », a-t-il affirmé.
La suppression du christianisme dans les écoles empêche l’intégration et promeut l’extrémisme
Interrogé sur le fait que les rapports préconisent la suppression de l’enseignement religieux chrétien pour lutter contre le communautarisme et l’extrémisme, il ajoute : « Je pense qu’ils ont fait ce lien simplement parce que certaines minorités non chrétiennes pensent qu’elles n’ont pas besoin d’apprendre ce qu’est la chrétienté. En réalité, c’est le contraire qui est vrai. Puisque la chrétienté définit notre société, c’est le moyen d’intégrer les plus jeunes dans la société britannique (…) Sinon, vous aurez des ghettos éducatifs dans lesquels les enfants n’auront pas accès à la philosophie de notre civilisation. »
Pour illustrer son propos, Chris McGovern a exposé l’exemple historique de sociétés athées militantes telles la Chine maoïste, l’Empire soviétique ou l’Allemagne nazie.
Il met en garde : « Le gouvernement britannique a un nouvel agenda appelé ‘les valeurs britanniques’. Nicky Morgan (député et secrétaire d’État à l’éducation) a changé les règles et les nouvelles ‘valeurs’ que les écoles sont obligées de promouvoir sont la tolérance de toutes les idées et l’acceptation du point de vue de quiconque ne serait pas d’accord. Cela semble convaincant, mais c’est une forme de relativisme. Les enseignants sont obligés de placer des valeurs extrémistes sur le même plan que des points de vue plus raisonnables. Je l’ai vu moi-même dans certaines écoles. C’est dangereux ; cela prive les enfants d’un accompagnement moral réel et peut donc servir à promouvoir l’extrémisme et le manque de cohésion communautaire que le gouvernement tente de contrer ».
Cette mise en garde a déjà montré sa légitimité au vu de l’accroissement de l’extrémisme laïciste ou islamiste dans les sociétés occidentales.
L’Association des humanistes britanniques a déclaré, par la bouche d’un de ses militants en charge de l’éducation : « La philosophie et l’éthique ont été longtemps été négligées dans les écoles et il est très encourageant de voir que le gouvernement gallois est également de cet avis. Nous n’avons que peu de détails et nous devons éviter de spéculer sur les conséquences pratiques de ces réformes. Ce que nous ne voulons pas voir, naturellement, c’est une dilution de l’enseignement que les enfants reçoivent sur les croyances – religieuses ou non – des autres [nous soulignons]. L’éducation joue un rôle essentiel dans la cohésion sociale et dans l’éducation littéraire, historique et culturelle. »
Et qu’importe les dommages collatéraux, tant que le christianisme est remplacé par des ‘valeurs’ maçonniques.