C’est le constat inquiet que fait un médecin conseiller à la délégation jeunesse et sport de Bretagne à propos des enfants et adolescents scolarisés. Sophie Cha, c’est son nom, vient de démissionner pour attirer l’attention des pouvoirs publics sur ce phénomène de déchéance physique : « Je ne vais pas continuer à venir tous les matins pour faire des rapports et des recommandations qui ne servent à rien. » Les professeurs d’éducation physique sont catastrophés, leurs élèves ne savent plus « faire une roulade ni marcher sur une poutre ». Le bilan est sévère : « En 40 ans, les jeunes ont perdu 25 % de condition physique. Le constat est terrible, car cela veut dire qu’ils vont mourir plus vite. (…) Depuis plus de vingt ans, on assiste à un effondrement du niveau d’activité physique de la population. A l’adolescence, 77 % des garçons et 85 % des filles sont en deçà des préconisations. » Elle reçoit des témoignages de parents surprenants : « L’autre jour, il y a une maman qui a écrit : Ma fille a commencé à fumer, elle est essoufflée quand elle fait du sport, je vous remercie de ne plus la faire courir ! » Elle cite l’étude publiée par le Haut conseil de la famille, de l’enfance et de l’âge a publié une étude en mars 2023, Comment venir en aide à nos enfants ? « Les chiffres sont à peine croyables, s’inquiète-t-elle. On met les enfants sous anxiolytiques dès 9 ans. Entre 2014 et 2021, les prescriptions d’antidépresseurs ont augmenté de 62 %, celles de psychostimulants de 78 % et celles d’hypnotiques et de sédatifs de 155 %. » Selon elle, la génération des « enfants bulles » est mal partie.