Le président tchèque, Milos Zeman, a qualifié la crise des migrants d’« invasion organisée »

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Le président tchèque Milos Zeman (en haut et en bas à droite).

 
Lors du message de Noël qu’il adressé samedi à ses concitoyens, le président de la République tchèque, Milos Zeman, a une nouvelle fois dénoncé la crise des migrants qu’il a qualifiée d’« invasion organisée », un propos politiquement incorrect qui va à l’encontre de toutes les règles écrites et non-écrites de l’antiracisme en Europe occidentale.
 
« Je suis profondément convaincu de ce que nous nous trouvons face à une invasion organisée et non à un mouvement spontané de réfugiés », a-t-il déclaré. Par qui ? C’est la question à laquelle le président n’a pas répondu… Avoir de la « compassion » pour des immigrés, c’est possible à l’égard de personnes âgées ou malades, ou encore vis-à-vis des enfants, a-t-il déclaré – mais non pour les jeunes hommes qui feraient mieux, de l’avis de Milos Zeman, de prendre les armes chez eux.
 

Les migrants qui affluent en République tchèque forment une « invasion organisée » – par qui ?

 
« La grande majorité des migrants illégaux sont des hommes jeunes et en bonne santé, célibataires. Je me demande pourquoi ces hommes ne prennent pas les armes pour se battre pour la liberté de leurs pays face à l’Etat islamique », a-t-il souligné, ajoutant que leur fuite depuis ces régions déchirées pas la guerre ne sert qu’à renforcer Daech.
 
Milos Zeman a même osé une comparaison entre les jeunes Tchèques qui s’évadaient de leur pays sous l’occupation nazie mais pour aller rejoindre les rangs de l’armée : ils partaient « se battre pour libérer le pays et non pour obtenir des allocations sociales au Royaume-Uni ».
 

Le président Milos Zeman parle comme le peuple tchèque

 
Le président tchèque ne fait que préciser un peu plus sa pensée on ne peut plus claire au sujet de la vague migratoire que la République tchèque subit en première ligne. Milos Zeman a beau être de gauche, il a lui-même participé à une manifestation anti-islamique à Prague en novembre en compagnie de « l’extrême droite » et d’un groupe paramilitaire.
 
Ce faisant il rejoint l’une des principales préoccupations actuelles de ses compatriotes qui se disent à près de 70 % opposés à l’arrivée de migrants et de réfugiés dans leur pays. Le Premier ministre Bohuslav Sobotka a vivement critiqué le message de Noël du président Zeman, affirmant qu’il reflétait « des préjugés, ainsi que ses simplifications habituelles ». Qui sont donc ceux de près de 70 % des Tchèques ?
 

Anne Dolhein