Présidentielle : Nicolas Sarkozy phagocyte la primaire UMP

Présidentielle : Nicolas Sarkozy phagocyte la primaire UMP
 
Le président de l’UMP Nicolas Sarkozy a avancé d’une semaine le bureau politique spécial destiné à valider l’organisation de la primaire pour l’élection présidentielle. Ses rivaux, futurs mais déjà déclarés, font grise mine. L’ancien chef de l’Etat essaierait-il de phagocyter une opération taillée à ses mesures ?
 
Ce bureau politique avait été convoqué le 14 avril. Mais Nicolas Sarkozy a décidé de l’avancer d’une semaine, d’« accélérer le calendrier ».
 
C’est, manifestement, le dernier coup porté aux candidats à la primaire, puisque le président de l’UMP – qui a déjà le soutien appuyé et médiatique de sa belle-mère – a déjà plus ou moins taillé, à sa mesure, l’habit présidentielle. D’après certaines indiscrétions – voulues ? – dans la presse, la charte d’organisation de la primaire fixe, en effet, la barre pour les parrainages à « au moins 25 parlementaires », « 250 élus répartis sur au moins 30 départements » et « au moins 2.500 adhérents » à jour de cotisation.
 

UMP : de la primaire à la présidentielle en un coup

 
Certes, la primaire ne doit se dérouler que les 20 et 27 novembre 2016. Mais la barre est placée haut. A ce niveau, peu peuvent se vanter, parmi les candidats déclarer, d’y parvenir – sinon Nicolas Sarkozy qui a assurément pris bien soin de s’assurer de ses soutiens avant de se livrer à ces calculs. Et il n’y aura pas d’échappatoire : chaque candidat s’engagera à soutenir le candidat désigné par le scrutin de la primaire lors de l’élection présidentielle.
 
Alors, certes, il reste vingt mois pour rallier les suffrages des sympathisants et élus de droite. Mais il n’y en aura jamais assez. A moins de parvenir à convaincre un rival sans chance aucune, mais susceptible tout de même de rassembler un certain nombre de voix, de se rallier, contre promesse de ministère, voire de Matignon, à sa candidature, d’aucuns devront déclarer forfait.
 

Alain Juppé dénonce le bidouillage de Nicolas Sarkozy

 
Lucide, Alain Juppé a aussitôt dit son opposition à la manœuvre de Nicolas Sarkozy. « S’il s’agit d’une primaire ouverte à tous les sympathisants de la droite et du centre, j’aurai ma chance. En revanche, si le scrutin est “bidouillé” pour rééditer le scénario de l’élection du président de l’UMP, cette élection ne sera pas de nature à créer une véritable dynamique. Si la deuxième option prévaut, je me présenterai donc, je l’ai déjà annoncé, au premier tour de l’élection présidentielle en 2017 », a déclaré le maire de Bordeaux.
 
On le voit, en matière de divisions, la droite n’a rien à envier à la gauche…