Les prêtres et religieuses catholiques de Shanghai contraints de participer à des cours de « rééducation  » par le parti communiste

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Le parti communiste de Shanghai vient de rendre obligatoires des cours de « rééducation » pour tous les prêtres et religieuses du diocèse, afin que ces derniers restent fidèles au parti communiste. Cours qu’Amnesty International a qualifié de « lavage de cerveau ».
 
La décision est une conséquence directe de l’acte courageux d’un évêque chinois, qui a publiquement renoncé à faire partie de l’Eglise patriotique ((Eglise officielle, fidèle au parti communiste de Chine) pour rester fidèle à Rome, le jour de son ordination épiscopale en 2012. Les autorités chinoises ont annoncé que les cours de rééducation font partie de la punition que subit aujourd’hui l’Eglise catholique en conséquence de la fidélité à Rome de cet évêque.
 

En 2012, un évêque a publiquement rejeté le parti communiste pour rester fidèle à Rome

 
En 2012, Thaddeus Ma Daqin a été ordonné évêque dans le cadre de l’Eglise patriotique et le parti communiste a décidé de l’installer en tant qu’évêque auxiliaire du plus grand diocèse catholique officiel du pays, celui de Shanghai.
 
Tout le monde s’attendait à ce qu’il accepte. Mais devant une foule immense de fidèles et de dignitaires réunis dans la cathédrale Saint Ignace, le jeune évêque avait annoncé qu’il lui était impossible de rester dans l’association catholique patriotique. La foule avait spontanément applaudi, certains pleuraient et le nouvel évêque était aussitôt relevé de ses fonctions et emmené en prison. Il devait subir des interrogatoires pendant de longues semaines.
 
Il avait dû, en outre, participer aux cours d’endoctrinement communiste. Depuis lors, il a été décidé de contraindre tous les prêtres et religieuses à participer à ces cours de rééducation.
 

Le parti communiste chinois met en place une rééducation communiste des prêtres et religieuses à Shanghai

 
Du 9 au 11 juin dernier, 30 prêtres et une dizaine de religieuses ont participé à l’une des sessions organisées à l’Institut du socialisme de Shanghai. Une nouvelle session accueillant d’autres prêtres et religieux est prévue en septembre.
 
Cette année, ces sessions de rééducation se concentrent sur le sujet de l’Etat de droit, comme l’a décidé la quatrième Séance plénière du 18e Congrès national du Parti communiste.
 
En juin, les prêtres et religieuses ont donc planché sur « l’État de droit et le développement de l’Eglise catholique de Chine » et « la situation actuelle de l’Eglise de Chine et sa mission ».
 
« Un tel thème n’est qu’une grosse plaisanterie… Nous devrions nous demander pourquoi la loi conduit à la détention, sans la moindre mise en accusation formelle, de notre évêque », a réagi l’un des participants, tenu de rester anonyme.
 

Même des prêtres catholiques de l’Eglise catholique « patriotiques » résistent au parti communiste

 
Depuis 1958, les catholiques sont divisés en Chine entre l’Eglise officielle, sous la coupe du parti communiste chinois, et l’Eglise souterraine, fidèle à Rome. En 1988, le Vatican a interdit aux catholiques de participer aux cérémonies et de recevoir les sacrements de l’Eglise patriotique, en précisant que cette Eglise « avait rompu ses relations avec le pape » et qu’elle était « directement sous le contrôle du gouvernement » communiste chinois.
 
Au début de l’année, Pékin a une nouvelle fois annoncé son intention de sacrer des évêques catholiques sans l’approbation du pape.
 

Béatrice Romée