Vers une primaire globale de gauche ?

Primaire globale gauche
Yannick Jadot (EELV) et Daniel Cohn-Bendit font partie des signataires de l’appel.

 
Une trentaine de personnalités, dont l’ancien député européen Daniel Cohn-Bendit et l’économiste Thomas Piketty, appellent à l’organisation d’une « primaire des gauches et des écologistes » pour « réanimer le débat politique » avant l’élection présidentielle de 2017. Dans une tribune publiée par Libération, ils espèrent ainsi rassembler des idées. Curieuse méthode…
 
« Nous voulons faire de la prochaine élection présidentielle la conclusion d’un débat approfondi qui est passionnément désiré et attendu dans le pays », écrivent les premiers signataires, qui rassemblent à peu près tout ces gens de gauche qui n’appartiennent plus à aucune mouvance politique, sinon celle de l’opposition systématique.
 

Une primaire de gauche ?

 
Outre Cohn-Bendit et Piketty, on peut en effet nommer Yannick Jadot, Hervé Le Bras, Claude Alphandéry, Jeanne Balibar, Patrick Boucheron, William Bourdon, Arlette Farge, Raphaël Glucksmann, Jean-Claude Guillebaud, Hervé Hamon, Bruno Latour, Pierre Rosanvallon, Louis-Georges Tin, Philippe Torreton, etc.
 
« Nous voulons du contenu, des idées, des échanges exigeants. Nous appelons à une grande primaire des gauches et des écologistes. Notre primaire est la condition sine qua non pour qu’un candidat représente ces forces à l’élection présidentielle en incarnant le projet positif dont la France a besoin pour sortir de l’impasse », précisent-ils.
 
Quelles idées ? Contre le Front national, la droitisation de la société, le risque terroriste, l’état d’urgence permanent…
 
En clair, leurs prétendues idées ne sont que des oppositions. D’autant que les socialistes, qui ont été les premiers à instaurer cette idée de primaires, sans laquelle François Hollande serait demeuré inconnu, semblent la récuser pour l’heure, si l’actuel président se représentait. Ce qui signifierait qu’il aurait accompli bien des choses dans les quinze prochains mois, qu’il n’a pas réussi à mettre en place dans les trente premiers. Mais, après tout, ce n’est, là aussi, qu’une promesse…
 

Une politique globale et sans pensée

 
On pourrait faire bien des remarques au texte publié par Libération – qui en espère quoi ? Hormis le fait qu’il ne présente aucune idée constructive, on pourrait opposer que, contrairement à leur propos, nous assistons à une gauchisation tout à la fois du Front national depuis cinq ans, et de la France depuis trente. Une gauchisation qui ne correspond à rien pour notre pays : la France, malgré les avatars électoraux, tiendra toujours les idées de gauche pour des erreurs dont il convient de se remettre, un jour ou l’autre, en osant regarder la réalité en face.
 
Il y aurait bien une solution pour régler ce débat sans fondement : qu’on intègre un Alain Juppé, par exemple, à cette grande primaire de droite et de gauche. Tous ces gens ont à peu près les mêmes idées, et en simplifiant ainsi la procédure, on pourrait même se dispenser, ensuite, d’organiser une élection présidentielle, qui, Bruxelles décidant, ne signifie plus grand-chose…
 

François le Luc