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CommĂ©moraison de tous les fidèles dĂ©funts : prions en ce jour pour nos morts, car ils ne sont pas forcĂ©ment au Ciel !

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C’est aujourd’hui le « Jour des morts Â», non pas un jour de fĂŞte mais une journĂ©e de prières et d’imploration pour le repos de l’âme de tous les fidèles dĂ©funts dont nous ne savons pas s’ils ont atteint la destination finale : le Ciel, le repos Ă©ternel dans le bonheur de la vision bĂ©atifique. Cette « commĂ©moraison Â», comme le dit l’Eglise catholique, dĂ©signe par son vocable mĂŞme – joli hasard linguistique – le fait qu’il s’agit de faire oraison. Prier pour tous, car il est permis de penser que la misĂ©ricorde de Dieu a pu arracher mĂŞme le pire criminel aux griffes de l’enfer… L’Eglise canonise en dĂ©finitive que fort peu, et les autres, saints certes puisque sĂ»rs de jouir un jour de Dieu, ne sont pas forcĂ©ment au Ciel !
 

Tous nos morts sont appelés à aller au Ciel – prions pour que Dieu leur accorde largement son pardon

 
C’est le jour oĂą l’on se souvient du pardon de Dieu, avec sainte ThĂ©rèse de l’Enfant-JĂ©sus :
 
« Moi, si j’avais commis, tous les crimes possibles,
Je garderais toujours la mĂŞme confiance,
Car je sais bien que cette multitude d’offenses,
N’est qu’une goutte d’eau dans un brasier ardent Â»â€¦
 
Visages familiers ou inconnus abandonnĂ©s qui « ont le plus besoin de sa misĂ©ricorde Â», ils attendent les suffrages des vivants, cette charitĂ© qui allège les souffrances de leur purification.
 
Ce n’est pas le jour de « tous les saints Â». Tous ceux qui sont arrivĂ©s Ă  bon port, nous les avons fĂŞtĂ©s hier, cette « foule innombrable Â» de grands saints et de grands hĂ©ros inconnus mais aussi de gens ordinaires. On aimerait parfois leur donner un nom. Hardiment, les chrĂ©tiens prient tel ou telle, obtiennent un miracle, se persuadent de sa saintetĂ© que l’Eglise confirme parfois.
 
Mais en attendant, l’Eglise a sagement distingué la fête de tous les saints du jour de tous les morts. C’est une manière non seulement s’assurer aux âmes du purgatoire le soulagement auquel elles aspirent, mais de rappeler à chacun que la perfection n’est pas de ce monde, et que le lot commun est d’avoir besoin de prières.
 

La confusion entre la fête de la Toussaint et la commémoraison de tous les fidèles défunts

 
Aujourd’hui, la confusion des deux jours est d’autant plus horriblement répandue que la veille de la Toussaint – Halloween – multiplie dans l’imaginaire collectif des images de morts et de squelettes, de fantômes et de sorciers. La singerie du Ciel, avec ses citrouilles et ses bougies, ses menaces et ses cris, sévit encore en France, surtout dans les campagnes. La Toussaint est marquée par la mort, le jour des morts devient fête.
 
Les contrĂ©es les plus marquĂ©es par la rĂ©vĂ©rence Ă  l’égard des morts – comme la Bretagne – pratiquent spĂ©cialement cet amalgame. Les cimetières sont pleins – et si joliment fleuris ! – le 1er novembre. Le 2 novembre, c’est fini. On a fĂŞtĂ© les morts la veille. D’ailleurs ont prie plus guère pour eux. Puisque c’est la Toussaint…
 
HĂ©las, trois fois hĂ©las, et peut-ĂŞtre malgrĂ© lui, le pape François entretient la confusion. Dimanche, Ă  l’Angelus, il a annoncĂ© son intention d’aller cet après-midi mĂŞme – le jour de la Toussaint – au cimetière romain de Campo Verano, pour y cĂ©lĂ©brer une messe de suffrage pour les morts. Elle a eu lieu Ă  16 heures. La liturgie Ă©tait celle de la Toussaint, et le pape a prĂŞchĂ© sur les BĂ©atitudes. Il a priĂ© les saints : « Que leur intercession nous aide Ă  marcher sur la chemin de JĂ©sus, et qu’elle obtienne la fĂ©licitĂ© Ă©ternelle Ă  nos frères et sĹ“urs dĂ©funts, pour qui nous offrons cette messe. Â»
 
L’essentiel y est. Mais tant de catholiques ne savent plus le reconnaĂ®tre !
 

Anne Dolhein