Huit mois de prison pour avoir frappé une serveuse qui servait de l’alcool pendant le ramadan

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Un Tunisien en situation irrégulière, qui avait violemment giflé la serveuse d’un bar, à Nice, parce qu’elle servait de l’alcool pendant le ramadan, a été condamné mercredi à huit mois de prison ferme. Il a été écroué. Le tribunal correctionnel de Nice a assorti sa peine d’une interdiction de territoire pendant trois ans, et l’a condamné à verser 1.000 euros à la victime.
 
Les faits remontent au 6 juin, premier jour du mois du ramadan. Ce jour-là, Ali E., 32 ans, qui n’a manifestement un sens aigu de la logique, se rend dans un bar de Nice avec un ami. Une serveuse d’origine tunisienne sert les clients. Et notamment de l’alcool.
 

Huit mois de prison pour avoir frappé une serveuse

 
Devant le tribunal, la plaignante raconte la suite : « Il m’a demandé pourquoi je servais de l’alcool pendant le ramadan. Je lui ai répondu : “Je fais mon travail.” » Ali E. confirme.
 
Les images vidéo enregistrées par l’établissement précisent la scène. On y voit les deux hommes discuter avec la serveuse. Puis le dénommé Ali la pointe du doigt au niveau de son visage, avant de s’éloigner avec son ami. Mais Ali revient, seul, presque immédiatement et la frappe violemment : « une grosse gifle » au niveau de la pommette, précise le président du tribunal, qui envoie la femme à terre. La serveuse s’en est d’ailleurs sortie avec un hématome important à l’arcade sourcilière.
 
« Aux policiers, vous avez dit : “Je lui disais qu’elle n’était pas sur le bon chemin” », poursuit le président. « Je ne lui ai pas dit cela, je lui ai dit qu’elle était une fille sale, ça veut dire une pute », rectifie Ali qui ne fait décidément pas dans la dentelle.
 
La serveuse précise qu’Ali l’a en outre menacée de pendaison ou d’égorgement. Il répond qu’elle l’avait insulté. Aux policiers, il avait raconté : « Je lui ai dit que si j’étais à sa place, je me mettrais une corde au cou. »
 

Pas d’alcool pendant le ramadan

 
Ali n’en était pas à son coup d’essai. Quelques jours plus tôt, il avait déclaré au patron du bar : « Il ne faut pas servir d’alcool pendant le ramadan, sinon tu verras ce qui peut t’arriver. » Mais le patron, d’origine tunisienne, et qui accompagnait son employée à l’audience, pensant, explique-t-il, à une allusion à une « vengeance divine », ne s’en était pas ému. « Je n’ai pas affaire à un terroriste, à un islamiste. Le mobile est culturel », a-t-il affirmé mercredi devant le tribunal, en précisant qu’Ali E. lui avait dit qu’il ne respectait pas lui-même le ramadan, buvait des bières et fumait des joints.
 
L’avocat de la défense rebondit sur cette question d’« une position culturelle primaire » de son client, écartant ainsi toute radicalisation religieuse.
 
Curieuse « position culturelle » qui pousse à frapper violemment une serveuse parce qu’elle contreviendrait à une obligation religieuse. On se demande même si le prévenu méritait véritablement d’être condamné…
 
C’est en fait le procureur de la République, qui avait requis deux ans de prison ferme et une interdiction du territoire de trois ans, qui fournit l’explication de cette condamnation : « Dans cette période très particulière, on l’a entendu réitérer des propos inadmissibles ! »
 

Condamnation de justesse ?

 
Autrement dit, en période normale, Ali aurait pu insulter et tabasser sa victime sans coup férir… Mais, compte tenu des circonstances actuelles, la justice devient chatouilleuse. D’autant que ledit Ali, installé illégalement en France depuis cinq ans, s’était soustrait à une obligation de quitter le territoire prononcée en décembre 2014.
 
La justice doit être soulagée. Elle a réussi à faire condamner un voyou sans s’empêtrer dans la délicate question de l’islam. Mais à ignorer systématiquement certaines réalités, elle risque d’y être confrontée de plus en plus souvent…
 

François le Luc