Savigny-le-Temple : un professeur transgenre soutenu par sa direction et par Marlène Schiappa

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Les jeunes élèves de 6e et 4e du collège de la Grange du Bois, à Savigny-le-Temple, ont découvert mardi le « changement de genre » de leur professeur de français. Celui qui les avait quittés le vendredi précédent habillé en homme devait réapparaître à l’issue du week-end de la Pentecôte habillé en femme et tout le monde avait été averti : il allait falloir lui donner du « Madame » et « elle » est maintenant officiellement « professeure ». C’est la principale du collège qui a fait le tour des classes et désormais, l’affaire ayant causé quelques remous sur les réseaux sociaux, le soutien à cette « personne transgenre » ne se limitent pas à la direction de l’établissement et donc à l’Education nationale : Marlène Schiappa a ajouté son grain de sel en tweetant des menaces à l’encontre de ceux qui se rendraient coupables de « violences transphobes » à son encontre.
 

Savigny-le-Temple : le professeur transgenre devenu femme en un week-end

 
La direction du collège ne s’était pas contentée d’un avertissement oral. Vendredi soir, tous les élèves rapportaient à la maison dans leur sac à dos une lettre de la principale à l’intention des parents affirmant :
 
« Je suis intervenu aujourd’hui dans la classe de votre enfant pour l’informer qu’à partir de la semaine prochaine, son professeur de français, Monsieur ***, sera habillé en femme.
 
« En effet, Monsieur *** entame un processus de changement de genre pour devenir une femme. Il aimerait être appelé madame et non plus monsieur.
 
« Je compte sur votre plus grande compréhension pour accompagner votre enfant au mieux et lui expliquer que son professeur reste son professeur de français.
 
« Si votre enfant ou vous même (sic) éprouvez le besoin d’en parler avec moi, vous pouvez contacter mon secrétariat.
 
« L’infirmière et l’assistante sociale sont aussi disponibles pour écouter votre enfant.
 
« Je sais pouvoir compter sur les valeurs de tolérance qui nous rassemble (sic). »
 
Signé : ***, « La principale ».
 
La lettre a été photographiée et diffusée sur Twitter, avec tous les noms en clair. L’information, que beaucoup ont prise pour un « hoax » – faute sans doute de savoir à quel point les choses ont évolué vite dans le domaine – a été vérifiée de manière certaine. Notamment par Le Parisien, qui a dépêché mardi un journaliste sur place. Plusieurs élèves ont même répondu à ses questions : «  La première fois qu’on le verra habillé en femme, ça nous fera bizarre. Mais on s’habituera petit à petit. » Cette réponse montre que le message n’est pas passé tout à fait. Pour être sûr d’échapper à toute accusation de « transphobie », il faut faire attention à ne plus jamais désigner le ou la transgenre que par son prénom et son pronom préférés.
 

Soutenu par sa direction et par Marlène Schiappa : dire « monsieur » plutôt que « madame » sera fermement réprimé

 
En l’occurrence, Le Parisien nous apprend que le changement d’apparence et de nom de Monsieur X a fait l’objet d’une demande officielle transmise par « la cheffe d’établissement » au rectorat de l’académie de Créteil et la direction départementale des services de l’Education nationale en début de semaine dernière. La réponse positive est arrivée au plus vite, permettant à l’enseignant d’entamer sa « transition » au cours d’un week-end prolongé.
 
L’article du Parisien cite plusieurs autres témoignages tout à fait favorables ou du moins compréhensifs à l’égard de ce professeur de français qui ne craint pas de jouer avec le sens des mots. La complaisance est évidente ; d’ailleurs l’article se termine sur cette précision révélatrice à propos de la désignation de l’intéressé : « Le masculin est conservé uniquement pour une meilleure compréhension de l’article. » D’ailleurs on y apprend aussi que « L’établissement s’attend à des débordements de la part d’élèves et a prévu d’adopter des réactions fermes ». Autrement dit, tout refus de changer de langage à l’égard du professeur pourrait bien entraîner des sanctions, ce qui constitue la marque même de la dictature du relativisme dans laquelle nous sommes entrés.
 
Ledit professeur, faut-il le préciser, reste biologiquement un homme même au sens des plus fous des idéologues du genre, puisqu’il n’a subi aucune opération ni acte médical en vue d’un changement de sexe. Contraindre quiconque à l’appeler « Madame » alors qu’il est dans la réalité un homme revient à dire que le pouvoir ou son représentant – ici l’Education nationale – oblige à dire que le noir que l’on voit est blanc. Il n’y a pas de pire tyrannie, puisqu’elle touche à la vérité elle-même.
 
Raphaël Gérard, député LREM de la Charente-Maritime, est exactement dans ce registre dans son tweet à « la secrétaire d’Etat chargée de l’égalité entre les femmes et les hommes », Marlène Schiappa : « Suite à la diffusion de tweets révélant publiquement les informations personnelles d’une professeure de français transgenre, j’ai saisi @MarleneSchiappa pour que toutes les mesures nécessaires soient prises afin d’éviter un déferlement de violences transphobes à son encontre. »
 

Marlène Schiappa a déjà saisi la DILCRAH

 
Dans une lettre qu’il joint au message, Raphaël Gérard dénonce ceux qui ont diffusé la lettre de la principale de manière « mal intentionnée », affirmant que « la divulgation publique du patronyme de cet professeur, ainsi que l’adresse exacte de son lieu de travail » laissent craindre ces violences. « La lutte contre la haine LGBTI sur internet doit demeurer l’une des priorités de l’action gouvernementale tant elle a des répercussions concrètes et pernicieuses dans la vie quotidienne de nos concitoyens. Nous devons responsabiliser les plates-formes, la communauté d’utilisateurs pour que le sentiment d’impunité numérique de quelques-uns puissent cesser », ajoute-t-il.
 
Il n’a fallu que quelques heures à Marlène Schiappa pour accuser réception : « Vous êtes nombreux à m’avoir signalé cette affaire. Avec la @DILCRAH nous avons fait les signalements nécessaires. Les personnes trans méritent notre respect inconditionnel et ont strictement les mêmes droits que toute autre. Merci de votre vigilance pour elles. »
 
La DILCRAH, c’est la délégation interministérielle à la lutte contre le racisme, l’antisémitisme et la haine anti-LGBT. C’est à la fin de 2016 que cet organisme créé en février 2012 pour lutter contre le racisme et l’antisémitisme, renommé en 2014 pour viser également la xénophobie, a « vu son champ d’intervention élargit » (sic), comme l’indique son site officiel, pour lutter « contre la haine et les discriminations anti-LGBT ». Outre la sensibilisation du public, cet organisme semble devoir jouer un rôle de plus en plus large dans le signalement et la poursuite des actes « racistes » qui comprennent, en droit français, les actes anti-LGBT.
 
Il est clair que nous entrons dans une ère de délation et de persécution à l’encontre de ceux qui osent critiquer la reconnaissance de l’identité de genre. Et nous n’avons pas fini d’en voir les répercussions. On les devine d’ailleurs déjà dans la suggestion faite aux parents et aux élèves du collège de Savigny-le-Temple d’aller voir l’infirmière ou l’assistante sociale s’ils ont du mal à comprendre ou accepter la situation. Prochaine étape : le psychiatre. En attendant l’asile ?
 

Jeanne Smits