En Angleterre, une élève a été traitée de « méprisable » pour en avoir interpellé une autre qui s’identifie comme chat

Angleterre élève identifie chat
 

Deux petites élèves d’une école confessionnelle liée à l’Eglise anglicane ont été réprimandées par leur professeur après que l’une d’entre elles, soutenue par son amie, a demandé à une troisième : « Comment peux-tu d’identifier comme chat alors que tu es une fille ? » Leur professeur – une femme, à en juger par le pronom « elle » par lequel le Telegraph britannique désigne cette personne… – les a averties que leur forfait ferait l’objet d’un rapport auprès de la direction. Elle a qualifié celle qui avait interpellé l’élève qui se croit chat de « méprisable ».

La scène s’est déroulée vendredi dans une classe de niveau 8 (l’équivalent de la 4e en France) au Rye College, dans le Sussex oriental, à la fin d’un cours d’« éducation à la vie » ; le professeur leur expliquait qu’« on peut être ce que l’on a envie d’être, et la manière dont vous vous identifiez est votre affaire ».

Pour finir, ladite maîtresse ès idéologies leur a même suggéré de trouver une autre école si elles pensaient qu’il n’y a que des garçons et des filles.

Par chance, la scène a été enregistrée par l’une des deux élèves, vraisemblablement à partir de ce moment, et le journal londonien a eu accès à l’enregistrement des vifs échanges entre les deux jeunes filles et leur professeur. Toutes deux âgées de 13 ans, elles ont osé tenir tête.

 

Cette histoire se passe dans une école liée à l’Eglise d’Angleterre !

L’une ayant donc naïvement demandé comment un être humain peut « s’identifier comme chat », la réponse du professeur a fusé : « Comment oses-tu – tu viens vraiment de bouleverser quelqu’un en remettant son identité en question ! »

Réponse de la fillette : « S’ils veulent s’identifier comme chat ils ne vont vraiment pas bien – ils sont cinglés. »

Le professeur demande alors à la jeune fille et à son amie : « D’où tirez-vous cette idée qu’il y a seulement deux genres ? » – « Je viens seulement d’exprimer mon opinion. Si je peux respecter leur opinion, pourquoi ne peuvent-ils pas respecter la mienne ? », dit l’une des fillettes.

« Ce n’est pas une opinion », répond le professeur : « Le genre n’a pas de lien avec les parties que vous avez à la naissance, le genre a un rapport avec la manière dont vous vous identifiez, comme je l’ai dit dès le début de ce cours. »

Et de fournir une petite explication supplémentaire : « Il y a en fait trois sexes biologiques parce qu’on peut naître avec des parties corporelles et des hormones masculines et féminines. » Quant aux « genres, il y en a plein – il y le transgenre, il y a un genre des gens qui pensent ne pas avoir de genre du tout ».

Face à ce charabia, les fillettes osent encore dire : « Nous ne sommes pas d’accord. » On ne « peut pas avoir » un genre parce que « si on a un vagin on est une fille, et si on a un pénis on est un garçon – c’est tout ».

 

On s’identifie comme on veut : transgenre, fille, garçon ou chat, pourvu que la réalité ne soit pas invitée au débat

Le professeur élève alors la voix : « Ça veut dire quoi pour vous, on ne peut pas avoir un genre ? Il n’y a pas de loi… On n’est pas nécessairement cisgenre – vous faites référence au fait que le cisgenre, c’est la norme, que vous vous identifiez à l’organe sexuel que vous avez en naissant, voilà, à la base, ce que vous dites, et c’est vraiment méprisable. » Elle en profite pour les accuser d’homophobie et de « confusion ». Et lorsque les deux élèves insistent en disant que leurs mamans seraient d’accord avec elles, le professeur rétorque : « Eh bien ça aussi c’est très triste. »

C’est à ce moment-là qu’elle les menace : « Si vous n’appréciez pas ce que je dis, il va falloir changer d’école » ; « Je vais vous signaler à [la direction], il va falloir que vous ayez une vraie conversation pédagogique sur l’égalité, la diversité et l’inclusion car je ne tolérerai pas ce genre de déclaration dans mon cours. »

Bien entendu, les parents des deux élèves prises à partie pour avoir résisté à l’idéologie du genre étaient furieux ; d’autres, plus conformistes, ont simplement regretté que le professeur se soit contenté de « clore le débat d’une manière aussi menaçante et agressive », mais reconnaissant qu’il y avait là une forme d’« endoctrinement ».

Un porte-parole de Rye College a répondu aux questions du Telegraph dans la même veine : « Nous nous engageons à offrir à nos élèves une éducation inclusive. Les enseignants s’efforcent d’écouter les opinions des élèves et les encouragent à poser des questions et à s’engager dans la discussion. Ils s’efforcent également de répondre aux questions avec tact et honnêteté. Nous nous efforçons de maintenir les normes les plus élevées dans l’ensemble de l’école. Nous allons revoir nos procédures et travailler avec les personnes concernées pour nous assurer que de tels événements ne se reproduisent plus à l’avenir. »

 

L’élève face à la prof hystérique : il aurait mieux valu « débattre », mais selon les critères du politiquement correct

On peut dire que c’était raté. Mais une telle réponse ne change rien au fond de l’affaire : pour la direction de l’école, il s’agit simplement d’ajuster le degré de tyrannie et son mode d’expression. Le bon sens demeure interdit.

Quant à la fondation chrétienne, Aquinas Trust, qui gère un groupement d’onze écoles anglaises dont Rye College fait partie, elle avait déjà été épinglée dans les médias conservateurs britanniques en février dernier pour avoir enjoint aux directions et aux enseignants du groupe de « ré-éduquer » les élèves coupables de « discrimination » et de paroles politiquement incorrectes. Il leur est demandé de « remettre en cause » les « expressions et actions négatives » au titre de la politique d’égalité, de diversité et d’inclusion du groupe. Après deux remarques, l’élève doit être sanctionné, précisent les directives. Parmi les quolibets interdits : « that is mental » (approximativement : « ça ne va pas, la tête »), ou encore : « arrête de te comporter comme une fille ». Toute remarque concernant « la sexualité ou le handicap » doit obligatoirement conduire le professeur principal ou leader pastoral à prononcer une sanction, « avec appel aux parents, détention (colle) ou service d’intérêt général ».

Si cette histoire vous semble incroyable, sachez que nous ne sommes pas au bout de nos peines. Un juge fédéral du Massachusetts aux Etats-Unis vient de décider qu’arborer un t-short portant l’inscription « Il n’y a que deux genres » viole les « droits LGBTQ ». Dans cette affaire, un élève de 12 ans à Nichols Middle School avait été exclu de son école pendant une journée et s’était vu interdire de se représenter avec le t-shirt « offensant » ; ses parents avaient porté plainte avec l’aide de plusieurs associations pour faire reconnaître le droit de ce jeune garçon d’exprimer ses opinions.

Requête rejetée, donc. Le discours sur le genre ne tolère pas la contradiction – surtout celle qu’apporte la réalité.

 

Jeanne Smits