Une agence gouvernementale de recherche britannique, ARIA (Advanced Research and Invention Agency), doit recevoir le feu vert officiel pour son projet d’expérimentation visant à assombrir la lumière du soleil. Parmi les procédés qu’ARIA veut vérifier in vivo, il est question de rendre les nuages plus brillants afin qu’ils puissent mieux réfléchir la lumière solaire, ou encore d’injecter des aérosols dans l’atmosphère. 50 millions de livres d’argent public (près de 60 millions d’euros) ont été assignés au projet dont les initiateurs assurent que expériences seront absolument sans danger et « réversibles ». Mais leur but est bien de manipuler le climat. Le « principe de précaution » a ses limites : hors de question de s’en encombrer quand on veut piquer tout le monde avec des vaccins ARN, ou lutter contre le « réchauffement climatique » qui justifie tout… et surtout n’importe quoi.
Pour commencer, ne passons pas à côté de la dimension symbolique de cette volonté d’obscurcir le soleil. Le soleil est notre étoile, faite sur mesure par Dieu pour nous éclairer et nous réchauffer – elle est même la source de toute vie végétale ou animale qui serait impossible sans sa lumière et sans sa chaleur, juste parfaites, grâce à l’atmosphère terrestre, pour que tous les êtres vivants puissent subsister. Est-il raisonnable de vouloir toucher à l’équilibre si improbable de notre environnement ? Les « réchauffistes » rétorqueront que l’activité humaine le fait déjà. Outre le fait que les grandes variations climatiques ont justement pour origine l’activité du soleil par rapport à laquelle nos agissements sont tout à fait marginaux, ceux-ci n’ont pas pour but de modifier notre planète. Les apprentis sorciers de la géo-ingénierie ont, eux, précisément cet objectif, tels des alchimistes voulant changer le plomb en or.
Assombrir le soleil, d’abord au Royaume-Uni, puis partout ?
Sur le plan spirituel, le soleil symbolise Jésus-Christ, la Lumière venue de l’Orient. Symboliquement, la volonté de faire diminuer la lumière du soleil a décidément quelque chose d’infernal.
Les scientifiques britanniques attendent donc cette autorisation dont le principe est visiblement déjà acquis. Selon le professeur Mark Symes, responsable du programme, elle va permettre le déclenchement de « petites expériences en extérieur mettant en œuvre des approches particulières ». « Nous annoncerons à qui nous avons accordé des financements d’ici à quelques semaines, et ce faisant nous ferons savoir à quel moment les expériences en extérieur pourraient avoir lieu », a-t-il déclaré.
On est prié de le croire sur parole lorsqu’il poursuit : « L’un des éléments manquants dans ce débat concerne les données physiques issues du monde réel. Les modèles ont leurs limites. Tout ce que nous faisons sera sécurisé de par la conception du projet. Nous sommes pleinement déterminés à mener des recherches responsables, y compris des recherches responsables en extérieur. Nous avons des exigences strictes concernant la durée des expériences et leur réversibilité, et nous ne financerons pas le rejet de substances toxiques dans l’environnement. »
Le Royaume-Uni assume sa volonté de géo-ingénierie
Mais sur le principe même de la recherche, il n’y a pas de contestation possible : l’action « pour le climat » est par définition excellente lorsqu’elle émane du camp du Bien. Est-il vraiment possible, pourtant, de connaître toutes les répercussions et tous les risques associés à des procédés de grande échelle à partir de ce type d’expériences ? Les connaîtra-t-on jamais ? Ces scientifiques ont vraiment toutes les audaces, c’est peut-être même à cela qu’on les reconnaît…
Une fois qu’ils auront validé les méthodes, on pourrait s’acheminer vers la diffusion de particules de sel de mer dans l’air par des navires pour faire davantage briller les nuages bas. L’idée est venue du fait que les observateurs ont remarqué qu’au cours de ces dernières décennies, les nuages surplombant les routes maritimes étaient plus brillants que les autres en raison du dioxyde de soufre produite par les systèmes d’échappement des navires ; la lumière du soleil en était obscurcie. Las, une réglementation internationale imposant la réduction de ces émissions en 2020 a eu pour effet de produire un pic du réchauffement global… aux dires des scientifiques en tout cas. On va pouvoir les prendre avec une pincée de sel à plus d’un titre !
Certains pensent que le mécanisme ne fait que copier celui des volcans et donne l’exemple d’une éruption en Islande en 2014 qui avait craché une forte quantité de dioxyde de soufre qui aurait rafraîchi la planète en rendant les nuages plus brillants.
L’incroyable optimisme des assombrisseurs
On envisage un autre procédé de géo-ingénierie qui consisterait à ensemencer des nuages cirrus afin de provoquer la fuite de la chaleur dans l’espace, alors qu’actuellement, ces très fins nuages de très haute altitude joue un rôle de couverture qui retient au contraire la chaleur. On apprend au passage, grâce au Dr Sebastian Eastham, qui enseigne l’« aviation durable » à l’Imperial College de Londres : « Chaque fois que vous prenez l’avion, le soufre naturellement présent dans le carburant des jets est émis dans la zone la plus basse de la stratosphère, avec un léger effet refroidissant. De la même manière, les traînées de condensation les aéronefs provoque une modification accidentelle des nuages cirrus, mais là au contraire, il s’agit d’une formation accidentelle plutôt que d’une prévention ou d’un allégement de ce type de nuage. Tout cela indique qu’il est théoriquement possible (de refroidir la planète) en utilisant une technologie disponible mais il y a de nombreuses questions pratiques qui demandent des réponses avant de pouvoir se lancer à grande échelle. »
En somme, on ne sait pas très bien où on va mais on compte bien y aller en vue d’une mise en œuvre généralisée d’ici à 10 ans.
Sans surprise, l’argent investi par ARIA ne servira pas seulement à financer ces expériences : on veut davantage de modélisation, de tests en laboratoire, de surveillance du climat et finalement, une évaluation de l’attitude du public à l’égard de la géo-ingénierie.
Mais celle-là, c’est peut-être la variable la plus facile à manipuler.