Blanche-Neige et les Sept Nains de Walt Disney a été retiré de la bibliothèque d’une école du Qatar pour « indécence » ! A la suite de la plainte d’un père de famille, les responsables du Conseil suprême de l’éducation du Qatar ont en effet ordonné ce retrait auprès de la direction de la SEK International School, établissement espagnol installé dans la capitale du pays, Doha.
Le père du garçon scolarisé dans cette école affirme que ce livre, édité dans la collection Penguin Kids, contient des illustrations et des phrases « indécentes », ainsi que des « insinuations sexuelles », rapporte le quotidien en arabe Al Sharq. Il a également dénoncé des contenus « clairement à l’encontre de la morale publique »…
Le Qatar contre Blanche-Neige
On ne sait exactement quelles images ce père incrimine ainsi. Sur la couverture de cette édition, Blanche-Neige se tient dans les bras du prince qui vient de la réveiller, selon la légende, par un baiser. Est-ce là l’insinuation qui a si fortement choqué ce brave homme – ou son fils ?
En attendant, le proviseur de l’école, Vivian Arif, a « agi immédiatement » après avoir reçu la plainte – en retirant le livre objet du scandale, bien sûr. Pour faire bonne mesure, elle a en outre promis qu’un tel incident ne se reproduirait plus. « La SEK International School Qatar est fière d’être établie dans ce pays et présente ses excuses formelles pour une quelconque faute que cette situation non voulue a pu causer », a-t-elle ajouté. C’est tout ?
Il faut tout de même avoir l’esprit particulièrement fragile pour trouver la pauvre Blanche-Neige obscène. On pourrait, bien sûr, l’habiller d’un niqab ou autre burqa, mais l’histoire n’aurait plus la même saveur : le prince ne pouvant embrasser la princesse, celle-ci ne saurait se réveiller de son sommeil de mort…
Bien triste !
Accusations d’indécence
Certains journalistes n’ont pas hésité, en rapportant cette histoire, à faire le pendant avec l’interdiction, prononcée il y a moins de deux semaines, par le même Qatar contre le film The Danish Girl, jugé « dépravé ». On avouera avoir quelque mal à faire le lien entre l’histoire de ce pionnier du mouvement transsexuel, devenu « femme » sous le nom de Lili Elbe, et Blanche-Neige. Sauf que, de part et d’autre, on les met dans le même sac : pour les condamner, ou les défendre.
Pauvre Blanche-Neige !
Cela dit, les interdits, en islam, frappent tout azimuts, et sans que, au sein-même de l’islam, tout le monde en comprenne bien la cause. Ainsi le Grand Mufti d’Arabie saoudite vient-il de lancer une fatwa contre les échecs, accusés d’être « une perte de temps et d’argent », de provoquer « la haine et l’hostilité entre les joueurs », et contraire à la loi islamique et au Coran qui interdisent les jeux de hasard au motif qu’ils constituent un « péché grave ». Ce qui prouve que le Grand Mufti n’a jamais joué aux échecs ; il saurait sinon qu’il n’y a là nul hasard…
Echecs et bonhommes de neiges, autres victimes
L’année dernière, une fatwa a également frappé les… bonhommes de neige, au motif qu’ils sont une image interdite de l’être humain. Cela dit, on doute que beaucoup de Saoudiens risquent de contrevenir à un tel interdit !
A ce compte-là, on peut espérer qu’il n’existe aucune vie illustrée du « prophète » Mahomet. D’autant que, compte-tenu de la multiplication de ses femmes, les insinuations pourraient ne pas manquer…