Après avoir développé l’intelligence artificielle et créé des robots de plus en plus « intelligents », certains s’inquiètent désormais du comportement abusif de certains hommes à l’égard de ces robots et des droits de ces derniers.
C’est notamment le cas de Pete Remine, fondateur de la Société Américaine de prévention de la cruauté contre les robots (ASPCR). Le but de cette société ? « Avoir une fondation éthique solide et peut-être même disposer d’une structure légale prête à fonctionner dans le cas où des robots deviendraient conscients d’eux-mêmes et voudraient commencer à participer à la société avec le reste des homo sapiens » explique simplement Pete Remine, qui s’inquiète de l’absence actuelle de droits des robots.
Comment réguler les relations entre humains et machines « intelligentes » ?
La question qui se pose pour lui est donc de réguler les relations entre hommes et machines « intelligentes ». Si la question ne se pose pas tout de suite, les progrès très rapides de l’intelligence artificielle pourraient la faire surgir plus vite que prévu, pense-t-il.
« Les intelligences artificielles peuvent être et seront des partenaires de valeur dans la prochaine phase du développement de l’humanité », poursuit Remine qui affirme que l’homme doit être préparé à traiter les machines comme des êtres sensibles, « et non comme des possessions dont on peut user et disposer, des serviteurs à qui l’on ordonne et que l’on possède ou encore comme de dangereux ennemis qu’il faut contrôler et contenir ». Pour Remine, les robots devraient avoir les mêmes droits que n’importe quel être sensible, à savoir « la vie, la liberté et la poursuite d’une plus grande connaissance ».
Le pire, c’est qu’il n’est pas le seul à le penser.
En 2007 un ministre coréen publiait une charte des droits des robots
En 2007, le ministre coréen du Commerce, de l’Industrie et de l’énergie publiait une charte de l’éthique envers les robots, pour protéger les robots de l’exploitation des hommes : « Puisque les robots ont leur propres états internes, motivation ou émotion, nous ne devons pas abuser d’eux », avait alors déclaré le ministre.
Remine veut imposer le respect des droits des robots : « Un solide système judiciaire permet de punir les personnes qui violent les droits des hommes ou des animaux. Il n’y a aucune raison de croire que les droits des robots devraient être protégés d’une manière différente. » Remine reconnaît que son site est « aussi sérieux que les robots sont intelligents », or les robots ne sont pas encore très intelligents. Mais ils pourraient le devenir, précise-t-il.
Et si les robots « intelligents » pouvaient aider l’homme à mourir ?
Et pendant que la question du droit et de la protection des robots se pose avec un certain sérieux, d’autres chercheurs se demandent si les robots pourraient par exemple un jour aider l’homme à mourir, lorsqu’il n’a pas d’enfant pour le faire.
Ils se sont penchés plus largement sur la question de savoir si les hommes étaient prêts à vivre avec les robots. Les sondés ont été nombreux à répondre que le robot ne remplacerait pas l’homme auprès d’une personne âgée par exemple, mais qu’il pourrait être une solution pour « retirer tout œil humain de la salle de bain » à l’heure de la douche.
Ces sondages, ces ballons d’essai d’apparence absurde ou à tout le moins théorique préparent les hommes à cette cohabitation avec les robots et l’intelligence artificielle, dont l’issue est fort incertaine.