Question de vocabulaire…

Question vocabulaire correspondant agence Reuters Alger
 
Le correspondant de l’agence Reuters à Alger, Lamine Chikhi, a été convoqué mercredi par le ministère de la Communication qui lui a exprimé sa réprobation pour avoir usé, dans certaines de ses dépêches, d’une terminologie « inappropriée ». Evoquant une opération menée par l’Armée nationale populaire, à Bouira, qui s’était soldée par l’élimination de vingt-cinq terroristes, et la récupération d’un important lot d’armes et de munitions, Lamine Chikhi avait évoqué la mort de « militants ». En d’autres circonstances similaires, le correspondant de Reuters a également usé de l’expression « combattants islamistes ».
 
Un vocabulaire qui n’est manifestement pas du goût des autorités algériennes qui ont donc expliqué à Lamine Chikhi, lors de sa convocation au ministère de la Communication, que la lutte anti-terroriste ne pouvait se faire que contre des terroristes. C’est-à-dire des méchants.
 

La précision du vocabulaire

 
Cette question de sémantique n’est pas sans intérêt. On sait que les autorités françaises répugnent à voir mêler islam et djihadistes, au point de préférer l’acronyme arabe Daech à l’appellation Califat islamique. A la rigueur, elles semblent s’être cependant accoutumées à une distinction entre musulman et islamiste.
 
Il va donc leur falloir revoir leur vocabulaire. Le pouvoir algérien FLN n’apprécie manifestement pas tout ce qui pourrait tendre à mêler, dans l’expression, islam et terrorisme. L’islam ne saurait engendrer des monstres, et la guerre sainte n’a rien à voir avec le terrorisme.
 

Pas de question sur l’islam

 
Même si Paris n’est en rien concernée par la convocation de Lamine Chikhi, nul doute que nos dirigeants, déjà si pointilleux sur cette question, ne trouvent rapidement des manières de s’exprimer encore plus lisses…
 

François le Luc