Vous n’y croyez pas ? La limite d’âge pour le Mary Poppins de 1964 a été augmentée au Royaume-Uni en raison de « langages discriminatoires », a rapporté lundi le journal d’extrême gauche Variety. Racisme ! Son visionnage nécessite à présent un accord parental… Si cette déclassification n’engage pas à grand-chose et scandalise plus qu’elle n’a d’effet réel, elle est un symbole effarant du wokisme à l’œuvre dans la culture, en particulier par rapport aux enfants.
Décidément, le ridicule ne tue pas.
Mary Poppins au placard
Vendredi dernier, le British Board of Film Classification (ou BBFC, l’organisme britannique chargé de la classification des films) a pris la décision de retirer la note « U » pour « universel » au grand classique porté à l’écran par Julie Andrews et Dick Van Dyke. Mary Poppins est désormais considéré comme un long-métrage « PG » pour « Parental Guide », entendez « avec accord parental ».
Quels sont les films nécessitant une telle note ? « PG » est attribuée aux œuvres audiovisuelles pour lesquelles la présence des parents est fortement conseillée en prévision de scènes pouvant heurter la sensibilité des plus jeunes : comportement dangereux potentiellement imitables, usage de drogues, langage légèrement grossier, nudité sans connotation sexuelle, sexe implicite, menace et horreur, violence modérée. Jusque-là, rien de probant, même si danser sur les toits pourrait constituer une habitude dangereuse…
Non, un autre crime concerne Mary Poppins : discrimination.
Et pour un mot : « Hottentot ».
Le racisme qu’il faut voir
En fouillant dans ma mémoire, je me suis bien souvenue du mot, du reste parfaitement inconnu au bataillon (il est le même dans la version anglaise et française). L’inénarrable Amiral Boom, voisin un peu original de la famille Banks qui habite une maison en forme de bateau, le prononce deux fois dans le film. La première, quand il demande au jeune Michaël s’il s’apprête à partir combattre des Hottentots et la seconde fois, en désignant de ce nom les ramoneurs au visage plein de suie…
C’est là que le bât blesse.
Parce que « Hottentot » est un mot utilisé par les colons européens pour désigner de manière péjorative les Khoïkhoïs ou Khoekhoe, ce peuple pastoral et nomade d’Afrique du Sud et de Namibie. Ce terme désignait leur langue aux « clics » caractéristiques qui pouvaient évoquer, aux oreilles des Européens, une sorte de bégaiement. On connaît davantage le mot grâce à celle qu’on a surnommé la « Vénus hottentote », Saartjie Baartman, cette femme sud-africaine qui fut malheureusement présentée telle une bête de foire en Europe, au début du XIXe.
Mais, avouons-le, ça ne dit plus grand chose à personne aujourd’hui, ni aux enfants, ni aux adultes. Et c’est bien le problème ! Car selon les gardiens woke de la culture, il faut impérativement se souvenir ! Il faut savoir pour mieux battre sa coulpe…
Les vieux classiques de Disney sont tellement plus dangereux que les nouveaux…
« Nous comprenons, d’après nos recherches sur le racisme et la discrimination, ainsi que nos récentes recherches sur les lignes directrices de classification, qu’une préoccupation majeure pour les gens, les parents en particulier, est la possibilité d’exposer les enfants à un langage ou à un comportement discriminatoire qu’ils peuvent trouver pénibles ou répéter sans raison et sans prendre conscience de l’infraction potentielle. Certains propos ou comportements ne sont donc autorisés en aucune circonstance pour les catégories U ou PG, ou dépendent entièrement du contexte » a déclaré un porte-parole de BBFC.
En l’occurrence, « ce programme comprend des représentations datées et/ou un traitement négatif des personnes ou des cultures. Ces stéréotypes étaient déplacés à l’époque et le sont encore aujourd’hui. Plutôt que de supprimer ce contenu, nous tenons à reconnaître son influence néfaste afin de ne pas répéter les mêmes erreurs, d’engager le dialogue et de bâtir un avenir plus inclusif, tous ensemble ».
Le même BBFC a mis un avertissement, rappelons-le, en préliminaire de plusieurs des films de Disney. La Belle et le Clochard en a fait les frais, les deux méchants siamois de la tante Sarah représentant de bien trop évidentes caricatures asiatiques (nous sommes en 1943, les Etats-Unis étaient alors en guerre contre le Japon). Mais aussi Peter Pan où les Peaux-Rouges seraient d’odieux clichés racistes, comme les corbeaux de Dumbo qui représenteraient une caricature des Afro-Américains. Et d’autres films en pâtissent.
En fait… on n’en sortira pas. Leur logique woke est un bulldozer qui ne craint ni le ridicule, ni la confrontation. Et il s’attaque aux belles œuvres des débuts de The Walt Disney Company… Ainsi, il donne au passage un coup de pelle sournois aux valeurs familiales et universelles défendues dans ces grands classiques, ces valeurs tant détestées par les gauchistes. Et ceux de Disney eux-mêmes ne s’en offusqueraient pas, loin s’en faut – il sont bien trop occupés à insérer dans leurs films actuels les nouvelles valeurs étalon du progressisme woke ambiant, contre le Beau, le Vrai et le Bien.