Un théâtre dans le Tennessee met fin à la diffusion annuelle d’« Autant en emporte le vent » pour cause de racisme

Autant emporte le vent racisme
 
Depuis 34 ans, l’Orpheum Theatre à Memphis, dans le Tennessee diffusait chaque été l’immense succès hollywodien de 1939, « Autant en emporte le vent ». Et la salle était comble… En 2018, le film aura disparu de ses écrans. Motif public : de « nombreux commentaires » de spectateurs potentiels qui ont l’accusé d’« insensibilité » et de « racisme ». Motif réel : la soumission au diktat de la gauche blanche qui veut contrôler la mémoire des communautés…
 

Une tradition de 34 ans balayée sous prétexte de racisme

 
Le groupe a très exactement déclaré : « En tant qu’organisation dont la mission est de « divertir, éduquer et éclairer les communautés qu’il sert », l’Orpheum ne peut pas montrer un film « insensible à un grand segment de sa population locale ». La représentation d’« Autant en emporte le vent » du 11 août était donc la dernière.
Cette décision s’appuie, selon le groupe, sur les commentaires parus sur la page Facebook de l’Orpheum Theatre. Un résident de Memphis y aurait déclaré : « lentement mais sûrement, nous libérerons cette communauté de tous les hommages à la suprématie blanche »… Pourtant, de visu, la très très très grande majorité des commentaires à l’annonce de la rediffusion, le 29 juillet dernier, sont en faveur de ce succès… ! Et pas de trace du résident de Memphis… Mieux les commentaires datant de la fin du mois d’août, à la suite de la décision du théâtre, stigmatisent la lâcheté et la bêtise de l’établissement… « Boycott Orpheum ! (…) Censorchip=Communism » !
Des centaines de milliers de personnes ont souvent défilé pour des cacahuètes. Là, il a suffi de quelques aigreurs pour que la mayonnaise tourne. Et pas des aigreurs d’une communauté noire revendicatrice, mais bien d’un lobby blanc moraliste de gauche, celui-là même qui stigmatise ceux qui s’en prennent aux films blasphématoires…
 

Autant en emporte le vent, le film aux huit Oscars

 
La gauche exècre les films très populaires qui servent d’autres idées que les siennes. Et populaire, le film le fut. Pilier de la culture littéraire et cinématographique américaine, le film, calqué sur le roman de Margaret Mitchell (Prix Pulitzer 1937), remporta huit Oscars et demeure le plus gros succès de l’histoire du cinéma. Encore en 2008, il figurait en troisième position au palmarès historique des films les plus vus en France.
La Géorgie de 1861 : les plantations de coton, les esclaves noirs, les grands propriétaires terriens, et l’éclatement de la Guerre de Sécession… A l’époque déjà, le producteur du film, David O. Selznick avait consulté les leaders noirs pour s’assurer que le film ne choquerait pas. Il avait écrit à la NAACP (National Association for the Advancement of Colored People) et avait modifié certains éléments du roman, excluant par exemple le mot « nègre » de son adaptation.
On a tous en tête le beau Clark Gable et l’insupportable Vivien Leigh, mais le personnage qui a le plus de bon sens et de droiture reste encore la mémorable Hattie McDaniel, domestique de Scarlett, qui devint d’ailleurs à cette occasion la première afro-américaine à remporter un Oscar… Un article de Breitbart rappelait d’ailleurs à juste titre un sondage : 73 % des Noirs classent « Autant en emporte le vent » comme un bon ou un très bon film – 14 points de moins, seulement, que les Blancs.
 

Une cible pour la gauche moralisante

 
Alors bien sûr, la morale de gauche devait s’emparer d’un tel monument. D’ailleurs les essais ont commencé depuis longtemps. En juin 2015, un éditorialiste du New York Post s’était fait les griffes sur ce film, « indéniablement raciste », qui « romantisait l’esclavagisme. » Parce que les personnages sont sudistes et que le Nord abolitionniste est vu comme l’agresseur… C’est l’Amérique blanche suprématiste fasciste et libérale qu’on donne à voir ! Il faut faire disparaître ce brûlot !
Et l’histoire, peut-elle exister ?! Le souvenir d’une époque difficile, où les prétextes de la guerre civile furent bien plus complexes qu’on nous donne le plus souvent à croire ? L’Amérique s’est reformée sur ces douloureuses cicatrices.
Mais aujourd’hui, la gauche américaine – et même une grande partie de la droite – veut effacer jusqu’à cette mémoire, au nom du racisme, et réveille par là même les vieux antagonismes (dialectique, dialectique…). Quelle prétention (raciste), au passage, que de vouloir enseigner aux minorités ce qui les stigmatise et ce qu’elles doivent combattre…
 

Clémentine Jallais