Racisme : Oxford recherche le lien entre lait et colonialisme

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Les historiens et les laboratoires nous ont habitué aux recherches les plus bizarres et les plus politiquement orientées, mais le musée d’histoire de la science d’Oxford fait très fort avec l’argent du contribuable britannique. Il vient de lancer une recherche sur le lait, et sur le lien que celui-ci aurait avec le colonialisme, en partant du principe a priori que le lait est une « obsession des Européens du Nord » que le colonialisme a imposé aux peuples du monde entier. Le projet, intitulé « La traite : colonialisme, héritage et engagement de tous les jours à propos des produits laitiers », est financé par le conseil de la recherche sur les arts et les humanités, lui-même subventionné par le gouvernement britannique à travers le département des affaires, de l’énergie et de la stratégie industrielle qui répartit chaque année quelques 110 millions de livres aux chercheurs des universités et des « organismes indépendants ». Le musée de l’histoire de la science à Oxford a annoncé avoir reçu les fonds de la recherche, sans préciser leur montant.

 

Le lait « suprémaciste » blanc ? Un nouveau racisme

L’un des deux « experts » qui dirigent ce projet, Johanna Zetterstrom-Sharp, pense que l’affirmation selon laquelle le lait serait un constituant clef de l’alimentation humaine « peut être considérée comme une affirmation suprémaciste blanche », puisque selon elle de nombreuses populations hors d’Europe et d’Amérique du Nord ont de hauts niveaux d’intolérance au lactose à l’âge adulte. Elle commet là une double confusion : de nombreuses populations en Europe digèrent mal le lait à l’âge adulte, mais ces populations, et celles qui hors d’Europe ne supportent pas le lait adultes, ont fabriqué des aliments (fromages, yaourts, lassi, etc.) pour assimiler les nutriments présents dans les produits laitiers. C’est vrai pour les Mongols, les Indiens d’Inde, les Massaîs et les Tutsi d’Afrique, entre autres, les arabes, et tant d’autres qui ne sont pas des « suprémacistes blancs ».

 

Oxford penché sur la « nature politique » du lait et le colonialisme

Un porte-parole du Musée d’histoire des sciences d’Oxford a précisé : « En concentrant notre attention sur l’intersection des communautés et de l’industrie, des aides et de la régulation de la production par le gouvernement, notre projet vise à faire de l’héritage le cadre nécessaire pour comprendre à quel point les séquelles du colonialisme influencent encore les questions contemporaines et affectent la vie des gens. A travers la mémoire journalière du lait, la recherche d’archives et des enregistrements de témoins participants, nous allons enquêter sur l’engagement historique dans le lait et dans la constitution de réseaux de producteurs et consommateurs en Grande-Bretagne et au Kenya. Cela va mettre en question tant la réalité que l’imaginaire du lait, révélant la nature intime et politique de cette substance de tous les jours. » C’était forcé aussi : depuis le temps que le lait est blanc, cela relève de la provocation raciste !

 

Pauline Mille