On s’attend à un boom des ventes d’appareils de climatisation dans les pays chauds en voie de développement, d’ici à la fin du siècle : au fur et à mesure que les revenus des populations augmentent, ils vont se jeter sur cet élément de confort important et faire exploser la consommation d’énergie, ont averti des chercheurs américains dans les Comptes rendus de l’Académie nationale américaine des sciences (PNAS). Et par le fait même, augmenter les émissions de gaz à effet de serre et donc, les températures globales…
Dans cette vilaine histoire de serpent qui se mord la queue, ce sont les trois milliards de personnes vivant dans des zones subtropicales qui sont visées : Inde, Bangladesh, Brésil, Chine, Indonésie, Mexique, Nigeria, Pakistan et Philippines sont sur les rangs pour faire passer la proportion des habitations climatisées de 13 à 70% d’ici à la fin du siècle, avec des émissions carbone augmentées de 23 milliards de tonnes par an. Aux Etats-Unis, pourtant plus tempérés, le taux d’équipement des foyers atteint les 90%.
Plus on aura chaud, plus la climatisation aggravera le réchauffement global
Les chercheurs de l’université de Berkeley en Californie ont extrapolé leurs résultats à partir d’une enquête menée auprès de 27.000 ménages mexicains, tout en tenant compte de l’explosion actuelle des ventes de systèmes de climatisations dans des pays comme la Chine (64 millions d’unités vendues en 2013).
C’est un « énorme défi », affirme Lucas Davis, principal auteur de l’étude qui prévoit une augmentation de l’utilisation de l’électricité de 83% dans le monde d’ici à la fin du siècle. Commentaire d’un autre scientifique, sans lien avec l’étude : les chiffres annoncés de l’étude ne tiennent pas compte… du réchauffement qui va diminuer la demande de chauffage dans les pays tempérés. « Pendant la première moitié du siècle, c’est la baisse de la consommation d’électricité pour le chauffage qui domine », affirme ce spécialiste du « changement environnemental » de l’université d’Utrecht, Detlef van Vuuren.
Les pays en voie de développement vont aggraver le réchauffement global
Tout cela suppose, bien entendu, que l’on se laisse d’abord persuader de la réalité du « changement global », et c’est une autre histoire.
Mais telle que l’information est donnée, le citoyen lambda ne peut s’empêcher d’arriver à cette conclusion : plus les pays pauvres deviennent riches et peuplés, plus ils posent de problèmes.
Et ainsi, vraie ou fausse, vraisemblable ou non, et tout en reposant sur des données qui auront sans doute été modifiées de manière considérable au cours des prochaines décennies ne serait-ce qu’avec les avancées techniques, cette annonce aura produit son effet. Escompté ?