Réclusion à perpétuité pour Iqbal Ali, bourreau d’esclaves sexuelles en Angleterre pendant 14 ans
A Oldham, dans le nord-ouest de l’Angleterre, Iqbal Ali, 33 ans, vient d’être condamné à la réclusion à perpétuité – traduisez un minimum de 16 ans et six mois avant qu’une libération conditionnelle ne soit envisagée. Son crime : avoir maintenu sous la torture et le viol un « harem » d’esclaves sexuelles, pendant 14 ans. Le juge Moushtaq Khokar a parlé de « l’un des cas les plus graves de délinquance » qu’il ait rencontrés. Le bourreau n’a exprimé, lui, aucun remords.
14 ans et 4 esclaves sexuelles : réclusion à perpétuité
Pourtant, le niveau de contrôle et de violence qu’a utilisé Iqbal Ali contre ses victimes a choqué même des détectives expérimentés. Cet homme calculateur et violent – pas un « fou », épithète dont la presse française l’aurait sans doute affublé si elle avait seulement parlé de l’affaire – a identifié des jeunes filles suffisamment vulnérables pour pouvoir les contrôler psychologiquement et en tirer une gratification sexuelle doublée d’un gain financier.
Quatre femmes sont devenues ainsi, parfois à tour de rôle, parfois en même temps, ses esclaves sexuelles personnelles. L’obéissance était de mise, les punitions brutales et surtout cruelles.
Les deux dernières vivaient dans son propre appartement. Le dispositif de surveillance était total : elles portaient toutes deux des dispositifs d’enregistrement pour leurs trajets et des caméras cachés pour les entretiens d’embauche qu’elles avaient à passer. Toute conversation échangée avec un homme leur valait les foudres de leur bourreau.
Iqbal Ali en Angleterre
L’une d’entre elles, assistante d’enseignement, s’est vue brûler les mains sur une plaque de cuisson, punir avec de l’eau bouillante, stranguler jusqu’à l’évanouissement avec une ceinture devant un miroir… Lorsqu’il sortait, elle devait s’asseoir sur le canapé face à une caméra, pour qu’il puisse bien vérifier après coup qu’elle n’avait pas bougé. Son salaire était devenu le sien – qui lui servait à rembourser ses dettes. Mais quand il devint trop jaloux, il la força à simuler la maladie et à se faire mettre en congé longue durée.
La seconde eut un fils de son bourreau – malgré les coups de poings qu’elle avait pu recevoir. Les menaces, pistolet sur la tempe, étaient monnaie courante, les sévices humiliants, multiples. Il la forçait à se lier avec d’autres jeunes femmes qu’il voulait « séduire » de même sorte…
Le levier de la peur : les menaces de meurtres
Iqbal Ali a été coincé lorsque l’assistante d’enseignement s’est effondrée, le 15 octobre 2014, dans une pharmacie, percluse de violentes douleurs respiratoires. L’hôpital découvrit l’ampleur des blessures internes et externes (elle portait toujours des vêtements très couvrants pour ne pas attirer l’attention).
L’homme a été reconnu coupable de vingt-cinq infractions, dont quatre chefs de viol et treize de voies de fait causant des lésions corporelles.
Fait notable, même à l’hôpital, la jeune femme a commencé à nier tout en bloc, à persister sous l’emprise psychologique du personnage. Pour quelle raison ? La peur. « Tout cela a été rendu possible parce que vous leur aviez dit que vous étiez associé à des gens qui tuaient », a déclaré le juge. Au moindre écart, au moindre aveu, à la moindre fuite, les victimes connaissaient la sentence : elles se sont donc isolées de leurs famille, de leur entourage, de leurs amis.
Le piège a fait ses preuves – certaines religions savent parfaitement en user.