Sous la pression de Bruxelles, le ministre des finances Emmanuel Macron a fait hurler la gauche en disant qu’il fallait envisager la réforme de l’assurance chômage « sans tabous », mots repris en boucle par les médias. Dans la comédie politique, il tient le rôle du provocateur, mais il sert en fait à cacher les vrais tabous et buts du système.
Depuis sa sortie sur les trente-cinq heures, Emmanuel Macron s’est posé en preux chevalier de l’entreprise qui ne craint pas d’affronter le dragon des idées toutes faites pour ramener la prospérité. En représentant du grand capital, auraient dit jadis les communistes.
Les défenseurs attitrés du peuple, de Le Pen à Mélanchon, s’indignent. Ce n’est pas en rognant quelques millions d’euros sur le dos des plus faibles qu’on va relancer la machine économique.
La réforme de l’assurance chômage ? Un détail
Les responsables des comptes publics, tel Le Drian, constatent qu’il faut une réforme de la Sécurité sociale. Sans tabous, ajoutent-ils en répétant comme il se doit les éléments de langage convenus.
Les chefs du PS, tels Cambadélis, craignent que la gauche n’aille à sa perte avec un tel vocabulaire.
Tout le monde a raison. Mais ce n’est pas le problème.
Le problème est que le système, Macron en tête, cache sous des torrents de mots des tabous intouchables, comme leur nom l’indique.
La réforme de l’assurance chômage n’est qu’un détail d’une politique économique et sociale qui ruine la France et menace de la détruire.
L’agitation lancée par Macron a pour fonction de masquer à cet égard cinq grands tabous.
Les cinq tabous que maquille Macron
Le tabou de la prédation syndicale en France.
Le tabou du surcoût du travail et du chômage par une législation sociale qui confond progrès sociaux et blocage économique.
Le tabou du coût social abyssal de l’immigration.
Puis, en focalisant sur Macron décrit comme un « représentant des banques », le fait fondamental que le système par lequel la France et l’Europe sont ligotés n’est pas dirigé par les banques, mais par les politiques internationales et supranationales et ceux qui les commanditent.
Et enfin, par-dessus tout, le tabou de la suppression des frontières avec une concurrence faussée, qui appauvrit graduellement le Nord naguère riche. On pourrait citer, parmi les éléments qui empêchent la France et l’Europe de se redresser, les normes écologiques, la destruction du nucléaire, les contraintes sur les banques par l’accord Bâle 3 et la politique monétaire de la BCE.
Le prétexte de tout cela est d’enrichir les pays pauvres, le but de ruiner, de disloquer et de détruire l’Europe et la chrétienté.
La controverse lancée par Emmanuel Macron sert, comme d’habitude, à amuser le tapis.