En Chine, la COP21 pollue la rencontre entre François Hollande et Xi Jinping

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Précédé de son éternel sourire fixe que l’on croirait copié sur le visage du Joker de l’univers de Batman, François Hollande a débarqué en Chine avec une quarantaine de chefs d’entreprises et ministres. Au menu, une rencontre avec le président chinois Xi Jinping – et quelques autres –, afin de persuader le premier pollueur mondial de participer activement à la COP21, qui s’ouvre le 30 novembre prochain à Paris. Bref, de s’engager pour le climat.
 
Chongqing, mégapole de l’ouest, était, lundi, la première étape du voyage officiel. La ville fait effectivement figure de symbole dans ce combat climatique, puisqu’elle est considérée comme le fer de lance du développement économique chinois, notamment dans les domaines automobile, chimique et pétrochimique. François Hollande s’est évidemment rendu au sein de l’entreprise sino-française de traitement des eaux Tangjiaoto, image de la coopération bilatérale entre les deux pays en matière de « croissance verte ».
 

François Hollande ne veut plus que Xi Jinping pollue la planète

 
Deuxième étape du voyage, dans la capitale chinoise, à Pékin. Là, comme à Chongqing, François Hollande se fait fort de convaincre son partenaire chinois à s’engager contre le dérèglement climatique.
 
L’enjeu est effectivement de taille : avec 25 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre, la Chine est, de loin, le premier pollueur de la planète. Dès lors, son engagement lors des négociations de la COP21 serait pour François Hollande un atout de poids, et il n’a pas manqué de le souligner : « L’appui des Chinois est essentiel. » Et ce d’autant plus que la Chine est leader du « groupe des 77 », qui réunit les pays émergents…
 
Bref ! L’atmosphère s’est soudain trouvée au beau fixe quand, à l’issue d’une rencontre, François Hollande et Xi Jinping ont annoncé être tombées d’accord pour « parvenir à un accord ambitieux et juridiquement contraignant » à la COP21. Un accord qui devrait être accompagné de mécanismes de suivi des engagements attendus, consistant en une « revue complète tous les cinq ans sur les progrès accomplis ».
 

La Chine bienvenue à la COP21

 
« Œuvrer ensemble », quelle annonce exceptionnelle ! Mais on demande à voir. D’abord, parce que montrée du doigt depuis des années pour ses activités polluantes, la Chine en a toujours minimisées la réalité, et surtout l’impact réel sur la planète.
 
Ensuite, parce que ce qui intéresse Pékin, c’est essentiellement l’aspect économique. Comment va-t-elle répandre ses produits dans le monde entier, si elle s’engage dans un tel processus ? Et, pendant que François Hollande parlait doctement, on se demande bien à quoi s’occupaient les chefs d’entreprise qui l’accompagnaient… On suppose qu’il n’avait pas fait le voyage de Pékin pour entendre François Hollande leur parler de la pluie et du beau temps ! – pardon, du climat !
 
Au fait, on espère qu’ils ont fait, président compris, ce voyage à la rame ou à la godille. Imaginez-vous la pollution que représente le voyage en avion pour couvrir les quelque 8.000 kilomètres qui séparent la France de la Chine ? Pour, à l’arrivée, dire : il faut arrêter de polluer ! Il n’a pas le téléphone à l’Elysée, François Hollande ?
 
Et puis, compte-tenu de l’état de l’économie française aujourd’hui, et des contrats internationaux qui la régissent, vous imaginez supprimer de tous les étals français les produits étiquetés made in China, ou made in PRC sous prétexte que ces objets de mauvaise qualité qui viennent du bout du monde déplacent infiniment plus de CO2, et autres cochonneries mises au ban de la religion climatique, que les produits bien de chez nous ? Non seulement il faudrait revoir toute notre économie, mais en outre cela conduirait à renforcer l’idée, tellement honnie, de préférence nationale…
 

Une rencontre sans visée économique qui, seule, intéresse les Chinois

 
On comprend que la presse, et notamment la presse de gauche, ne manifeste guère d’enthousiasme devant le voyage de celui qu’elle appelle « le VRP de la COP21 ».
 
On le comprend bien, le pauvre. Cette réunion parisienne – braves gens, on attend quelque 40.000 personnes dont 80 chefs d’Etat, restez cloîtrés chez vous ! – est le premier – depuis Charlie Hebdo – et peut-être le dernier moment où il lui saura donné d’exister, alors que l’Union européenne se passe parfaitement de ses déclarations, et que, en France, le socialisme se délite.
 
Preuve en est que Libération, que l’on qualifierait difficilement d’échotier de droite, moque son « art inégalé de l’incohérence » !
 
Si même la gauche souligne désormais l’incongruité d’avoir ce personnage à la tête de l’Etat, le climat risque de devenir bientôt le seul domaine dans lequel ce pauvre François Hollande connaîtra encore un peu de chaleur…
 

François le Luc