Vieillissement de la population et déclin démographique obligent : la survie même de l’Etat-providence est menacée, nous dit-on, car il y a de moins en moins d’actifs pour un nombre toujours croissant de personnes âgées malades et dépendantes. Le problème existe partout où le mix « plus de vieillards et moins de jeunes » est d’actualité, mais il devient intenable là où l’Etat-providence est aujourd’hui le plus présent, et où les dépenses publiques atteignent des sommets. La France en est un exemple type, avec sa multitude d’allocations, de primes pour l’emploi et autres subventions – démultipliées le temps du covid – qui rétrécissent l’écart entre les revenus effectifs des plus riches et des plus pauvres. Mais où le débat sur les retraites, que le Premier ministre renouvelé proclame ouvert, s’intéresse à tout sauf à l’IA, qui bouleversera tout.
Mais tout laisse à penser que ce modèle ne fera que s’imposer toujours plus… A ceci près qu’il y a dans tout système collectiviste une Nomenklatura qui en profite allègrement, ne l’oublions pas.
Le débat sur les retraites aveugle sur l’IA
La situation actuelle se traduit par la multiplication des crises politiques liées à une forte redistribution des richesses par le biais des dépenses publiques, avec une dette qui se creuse, comme au Royaume-Uni et en France où l’impopularité parallèle des mesures proposées – l’augmentation des impôts et des prélèvements obligatoires et la baisse des aides publiques – se traduit par l’exaspération de tous, du haut jusqu’en bas de l’échelle sociale.
Mais le problème est qu’il est plus facile de ne pas entrer dans une logique d’Etat-providence que d’en sortir. Et que toute réflexion sur cette question qui ne prend pas en compte l’arrivée massive de l’intelligence artificielle et des robots passe à côté de l’essentiel.
Par le jeu des impôts, taxes, charges diverses et allocations en tous genres, le système fonctionne moyennant la ponction de la richesse privée à tous les niveaux, en donnant aux pouvoirs publics le pouvoir de décider comment tout cet argent sera dépensé, au détriment des libertés de chacun. Il rapproche fortement les revenus effectifs du smicard de celui qui travaille dur pour améliorer un peu sa condition…
Etat-providence, IA et collectivisme
Si tout cela est justifié au nom de la redistribution, c’est-à-dire du socialisme, le propre de celui-ci est que l’Etat accapare tout et impose sa volonté et ses choix dans les domaines qu’il se réserve de plus en plus – santé, éducation, logement… la liste est longue, elle concerne même la charité puisque les aides caritatives de jadis ont elles-mêmes été largement collectivisées.
Les Etats-providence ont déjà dépensé bien plus que de raison, creusant une dette qui pèse elle aussi sur les contribuables, alors même que ces derniers ont été spoliés au fil des ans d’une partie importante de leur richesse et donc de leur pouvoir propre et de leurs libertés.
Fermer le robinet des aides, c’est aussi frapper de plein fouet des personnes qui n’ont pas eu la possibilité gérer leur vie – entre ponctions et allocations –, voire se constituer un capital-retraite comme elles auraient pu souhaiter le faire si l’honnête salaire du travail leur avait permis de se bâtir un patrimoine durable.
L’Etat-providence occidental au secours des pays pauvres
On parle aujourd’hui à juste titre de la catastrophe que représentera bientôt le vieillissement accru de la population : il y aura dans nos pays « riches » et développés un nombre toujours plus restreint d’actifs pour assurer un revenu décent aux plus anciens. Et cette situation ne fait que compliquer du fait du transfert de richesses vers les pays du « Sud global » justifié par le « changement climatique » et la « dette coloniale ».
Mais on ne dit pas qu’avec la robotisation, déjà en plein boom dans les pays asiatiques à faible taux de natalité, l’homme, même « actif », deviendra de plus en plus superflu, inutile… Le Forum économique mondial en parle depuis des années : il faudra bien – dit-il – réfléchir à ce qu’il présente comme une autre manière de répartir les richesses, par le biais du revenu universel. C’est-à-dire un Etat-providence poussé à l’extrême, où la quasi-totalité de l’humanité pourrait dépendre directement de la collectivité, en une forme extrême du socialo-communisme. Tant qu’il y aura des hommes… Toutes ces bouches inutiles qu’il deviendra forcément, à un moment, expédient de fermer…
Telle est la tendance réelle tapie derrière le « débat » français sur les retraites, mené par des parlementaires – on me l’a confirmé – qui ne comprennent pas et ne s’intéressent guère à la redoutable et croissante emprise de l’IA qui opère déjà le plus terrible des « grands remplacements ».