Selon de nouvelles données compilées par des chercheurs des Universités de Harvard et de Dartmouth, les projections financières du système de retraite des Etats-Unis établies durant ces 15 dernières années auraient été nettement trop optimistes sur l’état de santé des fonds de placement des programmes : il manque en tout 1.000 milliards de dollars puisque les assurances retraite américaines ont systématiquement surévalué leurs actifs.
« Ces erreurs s’accroissent et sont désormais substantielles. Le système de retraites sera en faillite bien avant ce que l’on pense généralement », a commenté Gary King, co-auteur du rapport et directeur de l’Institute for Quantitative Social Science de Harvard. Pour lui, les prévisions du système de retraites ont été « systématiquement déformées », pêchant par « présomption ».
Depuis 2000, le système de retraite a fait une erreur de 1000 milliards de dollars dans ses prévisions
Selon ce même rapport, dans les années 1980, les projections du système de retraite sous-estimaient les revenus et sur-estimaient les coûts de 27 milliards de dollars. Dans les années 1990, le chiffre est passé à 200 milliards.
Depuis 2000, la marge d’erreur est passée à 1.000 milliards de dollars mais dans l’autre sens : ce sont les revenus qui sont surévalués.
Le rapport rédigé en 2014 par l’administration en charge des retraites prévoyait déjà que les fonds fiduciaires seraient nuls en 2033 à moins d’un changement radical de politique. Dans le rapport des universitaires, la date de 2031 est avancée.
Les équipes de Harvard et de Dartmouth ont analysé les données : selon elles, les chiffres annuels entre 1978 et 2000 semblent justes tandis que les prévisions sont biaisées à partir de 2000.
« Après 2000, les erreurs de prévisions deviennent incroyablement partisanes et vont toujours dans le même sens. Tous les rapports postérieurs à 2000 surestiment les actifs du programme et la solvabilité des fonds de placement », affirme le nouveau rapport.
Le socialisme prospère sur un mensonge sur le système de retraite à 1.000 milliards de dollars
Pour l’un des auteurs du rapport, « les actuaires ont travaillé dur pour rester impartiaux (…) Nous n’avons aucune preuve qu’ils aient cédé à une pression politique ». Il ajoute que les actuaires auraient tout simplement ignoré l’allongement de la durée de vie des Américains.
Pour Laurence Kotlikoff, professeur d’économie à l’Université de Boston, le système de retraite a cessé d’estimer ses dépenses non financées pendant les 75 dernières années, préférant se fier à un « horizon infini ». Elle conclut : « Nous avons une situation qui ressemble à la comptabilité d’Enron. Et le public ne veut pas en entendre parler. ».
Il n’en reste pas moins que les « erreurs » de prévisions sont significatives : le socialisme prospère toujours sur des mensonges. En l’occurrence un mensonge à 1.000 milliards d’euros.
Béatrice Romée