Réunion du Bilderberg à Dresde : pendant la crise, le mondialisme continue

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La soixante-quatrième réunion annuelle du groupe de Bilderberg se tiendra du neuf au douze juin à Dresde en Allemagne. Environ cent trente participants ont confirmé leur venue. Au menu des discussions, l’élection américaine, la crise des migrants et d’une manière générale tout ce qui intéresse l’élaboration du mondialisme.
 
 Fondé en 1954, le groupe de Bilderberg se caractérise par le caractère informel des discussions qu’il organise. Aucune réunion ne fait l’objet de minutes, ni de procès-verbal, ni même de communiqué final. Rien ne s’y écrit. Les membres ont le droit de diffuser des informations qu’ils y recueillent, mais sans mentionner la source. Il s’agit en fait de conversations tenues entre une centaine de gens importants, un tiers environ venant d’Amérique, deux tiers d’Europe, un tiers d’hommes politiques, deux tiers de journalistes, entrepreneurs, militaires, économistes, scientifiques parfois.
 

Le gratin du mondialisme participe à la réunion de Dresde

 
Cette année, la présidence de la réunion sera assurée par le Français Henri de Castries, président des assurances Axa. Les Français présents ne sont pas tous très connus. On relève les noms de Patricia Barbizet (Artemis), Nicolas Baverez, Olivier Blanchard (Peterson Institute), Emmanuelle Richard, directrice de l’institut Max Planck pour l’étude des maladies infectieuses, Laurent Fabius, Etienne Gernelle, directeur du Point et Edouard Philippe, maire du Havre. Parmi les politiciens étrangers, il faut noter une forte participation néerlandaise, avec le roi Willem-Alexander, le premier ministre Mark Rutte et le maire de Rotterdam, Ahmed Aboutaleb. On remarque aussi l’ancien président de la commission européenne Manuel Barroso, le ministre allemand de l’intérieur Thomas de Maizière, le premier ministre belge Charles Michel, un bon paquet de ministres des finances, dont celui de république fédérale, Wolfgang Schäuble, et le vice premier ministre turc, Mehmet Simsek. Il n’est pas rare en outre, et conforme à l’usage du Bilderberg, qu’un ou plusieurs invités dont le nom ne figure pas sur la liste vienne se joindre aux travaux.
 

Quand le Bilderberg se penche sur la crise

 
Il est toujours difficile de faire des conjectures sur des conversations qui n’ont pas encore eu lieu et qui resteront en tout état de cause discrètes. Mais le groupe de Bilderberg, dans le communiqué de presse qui annonce sa réunion de Dresde, a dressé la liste des dix points qui seront principalement examinés par les participants. Les voici, sans paraphrase ni délayage, et dans l’ordre : L’actualité du jour ; La Chine ; L’Europe : migration, croissance, réforme, perspective, unité ; Proche orient ; Russie ; Tour d’horizon sur les États-Unis, économie : croissance, dette, réforme ; Sécurité informatique ; Géopolitique de l’énergie et prix des matières premières ; Précarité et classe moyenne ; Innovation technique.
 
La présence de Lindsay Graham, sénateur de la Caroline du Sud, républicain de gauche (il a notamment élu à la Cour suprême deux candidates d’Obama, Sonia Sotomayor et Elena Kagan) violemment opposé à Donald Trump peut donner à penser que celui-ci (comment l’éviter ?) sera l’objet d’une conversation. De même que la confrontation du point 3 (L’Europe : migration, croissance, réforme, perspective, unité) et du point 9 (Précarité, classe moyenne) peut faire penser que l’élite du mondialisme réunie à Dresde va se pencher sur la colère que suscitent dans les peuples d’Europe la crise économique et l’invasion causées par l’ouverture des frontières.
 
 

Qui le Bilderberg va-t-il prendre pour cible à la réunion de Dresde ?

 
Mais on voit surtout, à considérer le choix et la hiérarchie des sujets qu’ils prévoient d’aborder, que les membres du groupe Bilderberg se préoccupent d’abord de l’équilibre géopolitique de la planète. Si l’on met de côté l’actualité du jour, la Chine, l’Europe, le Proche-Orient, la Russie et les États-Unis seront les cinq thèmes primordiaux de la réunion de Dresde. L’élite du mondialisme est à la page, elle sait parfaitement que la maîtrise de la planète passe par le contrôle de l’information (sécurité informatique), de l’énergie (géopolitique de l’énergie) et de la science (évolution technique).
 
Un point attire l’attention. Lorsqu’il leur attention se porte sur l’Amérique, les participants à la réunion de Dresde envisagent sa dette et sa réforme. Sans préjuger des solutions qu’ils proposeront, on notera l’intérêt du groupe de Bilderberg pour une question primordiale pour l’équilibre économique et politique de la planète, mais dont les États-Unis se réservent la gestion exclusive. Le fait que le Bilderberg, figure de proue du mondialisme, y mette le nez préfigure-t-il une nouvelle bataille dans la guerre qui vise à mettre au pas la haute finance américaine ? On en saura peut-être un peu plus après le douze juin.
 

Pauline Mille