La révolution arc-en-ciel et la Chine plombent Volkswagen

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Volkswagen est l’un des géants constructeurs d’automobile dans le monde, il occupait encore en 2021 le premier rang en termes de ventes de véhicules neufs évalués en dollars. Mais de graves difficultés poussent l’entreprise à envisager la fermeture d’usines, ce qui est une première et une rupture du pacte social. Patrons et syndicats s’opposent sur les remèdes à trouver sans s’occuper des causes profondes de la crise : d’une part la soumission de l’Europe aux dogmes écologistes, qui impose un passage ruineux à l’électrique, lequel avantage la Chine, et de l’autre la révolution libre échangiste qui, en supprimant toutes les frontières pour aboutir à un monde ouvert pavoisé aux couleurs de l’arc-en-ciel, appauvrit systématiquement le Nord au profit du Sud – étant entendu que, malgré la géographie, la Chine fait partie de ce Sud.

 

Il manque 500.000 ventes à Volkswagen

On n’avait pas vu cela depuis 1949 et la création de la République fédérale. De mémoire de patron et d’ouvrier allemands, l’économie sociale de marché avait toujours à peu près fonctionné, des syndicats puissants et non politisés discutant sérieusement avec la direction pour obtenir des compromis satisfaisant tout le monde, à condition que, qualité allemande et prix raisonnable aidant, les résultats suivent. Mais justement, là, rien ne va plus. Selon Arno Antlitz, directeur financier du groupe Volkswagen, il « manque environ 500.000 » ventes, « l’équivalent d’environ deux usines ». Il faut donc économiser. Et licencier. Le 10 septembre a été résilié l’accord sur la garantie de l’emploi en vigueur depuis 2024 et qui devait courir jusqu’en 2029. De longues et difficiles négociations vont s’ouvrir le 25 septembre. 600.000 salariés sont concernés. Six conventions collectives ont été dénoncées. Des fermetures d’usine sont au programme. Et les premiers licenciements secs seront juridiquement possible à partir de juin 2025.

 

La révolution électrique a tué Volkswagen

IG Metall, le gros syndicat qui mènera les négociations du côté des employés, insiste sur la nécessité de maintenir l’emploi, les salaires, les avantages sociaux. Le conseil d’administration, lui, voit les chiffres et proclame la nécessité de faire des coupes pour sauver l’entreprise et éviter un plus grand mal. Tout le monde a raison. Volkswagen se trouve dans la situation qu’on nomme aux échecs d’un mot allemand, Zugzwang : avoir le trait, l’initiative, qui est d’ordinaire un avantage, devient une obligation destructrice : tous les coups qu’on peut jouer sont mauvais. Une succession d’erreurs insensibles, en tout cas non relevées, a amené cette situation catastrophique. Pour Volkswagen, cette succession d’erreurs tourne autour de la pression écologiste, la transition énergétique et le passage à l’électrique. En 2018, Hubert Diess, président du directoire annonçait triomphalement un investissement sur cinq ans de 44 milliards d’euros dans la voiture du futur dont 30 exclusivement à l’électrique, en 2023 rebelote, 180 milliards sur 5 ans dont 122 dans l’électrique. Mais les ventes sont passées de 6.230.000 en 2017 à 4.560.000 en 2022. Et ça continue à plonger. A cause de l’électrique pour lequel il a été tant dépensé. Les ventes, soutenues par la prime versée par le gouvernement fédéral, se sont effondrées depuis que Berlin, faute d’argent, a supprimé cette prime en décembre 2023 : moins 70 % en un an.

 

La Chine pollueuse s’enrichit grâce à l’écologisme

A l’origine de la crise, deux mythes. Celui du libre-échange sans frontières, censé opérer une révolution économique et mentale bénéfique dans le monde, et celui du réchauffement du climat par l’homme, le CO2, le méthane, et tous les autres gaz émis par l’activité humaine devenant les agents du mal et risquant de transformer la terre en enfer. Ces mythes ont produit des contraintes politiques internationales depuis le protocole de Montréal en 1987, la première conférence de la Terre à Rio, le protocole de Kyoto, et les diverses COP. Les constructeurs de voitures s’y sont soumis en traînant les pieds et parfois en trichant, comme en 2015 Volkswagen avec le Dieselgate et son logiciel truqueur permettant de sous-évaluer la pollution, fantaisie qui a coûté trente milliards à l’entreprises, amendes et procès compris. Pendant ce temps, la Chine, très en retard en matière d’automobile, et grosse pollueuse elle-même, misait tout sur le moteur électrique. Grâce à ses ouvriers payés trois yuan six sous, elle produit de l’électrique à des prix défiant toute concurrence.

 

Périsse l’industrie européenne plutôt qu’un principe bruxellois

Et l’on en arrive à la situation actuelle, où les idéologues et leurs mythes indiscutés ont directement mené. Un premier arc-en-ciel de prospérité nous a été promis si l’on ouvrait toutes les frontières au commerce, un second arc-en-ciel de bonheur si l’on interdisait le pétrole. Résultat la Chine nous arrose de voitures (aussi polluantes que les autres et d’un emploi très contraignant) que nous ne pouvons pas concurrencer, l’Etat en impose l’achat par ses subventions, se ruine et ruine le contribuable, et finit par imposer des droits de douane pour protéger (mal) le marché européen, alternant pseudo-libéralisme et néo-protectionnisme, avec toujours la même raideur bureaucratique. Sans rien résoudre. Volkswagen n’est en effet pas la seule victime de cette politique. En août 2024, la voiture électrique représentait à peine 12,5 % des ventes de voitures européennes, et celles-ci ont baissé de 10,8 % en un an. Cela n’empêche pas la Commission de Bruxelles de s’acharner, elle impose aux constructeurs européens une réduction globale de 15 % des émissions de CO2 au premier janvier 2025 par rapport à 2021, sous peine d’amende.

 

La révolution arc-en-ciel, totalitaire et sans états d’âme

Une amende fixée avec une précision toute bruxelloise à 95 euros par gramme de CO2 excédentaire et par véhicule. Selon Luca de Meo, PDG de Renault et président de l’association des constructeurs européens d’automobiles (ACEA), « l’industrie européenne va peut-être devoir payer 15 milliards d’euros d’amendes ». Si la Commission ne s’assouplit pas, le seul moyen qu’aura l’industrie automobile en crise d’échapper à ces amendes sera « de renoncer à la production de plus de 2,5 millions de véhicules ». Ce qui aura pour effet de plomber un peu plus Volkswagen, Stellantis, Renault, Mercedes et les autres. La raideur bureaucratique de Bruxelles, perchée sur le libre échangisme et l’écologisme, aura ruiné un peu plus l’industrie européenne et les européens. A vrai dire, ce n’est pas une erreur, c’est le but de la révolution arc-en-ciel : en redistribuant par le biais de la politique environnementale la richesse mondiale au détriment du nord, on égalise la planète et l’on asservit ses populations.

 

Pauline Mille