Roquemaure contre Orange : rixe entre bandes

 
Roquemaure, bourgade du Gard, a été le théâtre d’une rixe entre quarante jeunes locaux, et autant de jeunes originaires d’Orange dans le Vaucluse voisin. Ces deux bandes se sont affrontées à main armée, faisant de nombreux blessés : Réinformation.TV s’efforce d’en donner l’explication dans le langage de nos confrères comme il faut.
 
Trois gendarmes atteints par des pierres, une dizaine de blessés seulement, quelques voitures fracassées, on n’en parlerait même pas si ce n’était l’occasion de faire la sociologie du derby qui oppose le bourg de Roquemaure, dans le Gard, à la ville d’Orange, dans le Vaucluse.
 

Genèse purement locale de la rixe de Roquemaure

 
Comme l’a expliqué le colonel Pierre Poty, cité par notre excellent confrère le
Figaro
, il a suffi d’un rien, « probablement une histoire de fille, un regard de travers », pour mobiliser de part et d’autre deux bandes composées « chacune d’une quarantaine de personnes au moins ». Pas de quoi fouetter un chat, c’était déjà banal au temps de Roméo et Juliette, et même de la belle Hélène et les garçons.
 
On se réjouira qu’aucun motif politique n’ait envenimé la querelle, ni étrangère, comme lors des récentes manifs pour Gaza, ni intérieure, comme lors des émeutes de 2005.
 
Toutefois la chose a fini en bataille rangée à coups de barre de fer, de couteaux, de haches. Des coups de feu ont même été tirés. Un témoin anonyme explique : « C’était extrêmement violent. Ils prenaient tout ce qu’ils avaient sous la main. » Evidemment, si on laisse traîner des haches et des revolvers dans la rue, il ne faut s’étonner de rien.
 
Mais tout est bien qui finit bien, et quatre-vingt gendarmes ont suffi à calmer le jeu, en utilisant juste des flash-ball, et dimanche il n’y avait plus un blessé à l’hôpital.
 

Depuis 105 av JC, la tradition violente des bandes d’Orange

 
Reste à expliquer la rixe. Risquant une interprétation économique, le Figaro note que le centre de Roquemaure a tendance à se paupériser. Etrange dans une ville qui fait honneur à la démographie française, étant passée de moins de trois mille habitants en 1960 à sept mille aujourd’hui. Elle s’honore d’avoir vu naître l’auteur des paroles du cantique Minuit Chrétiens, Placide Cappeau, par ailleurs bon républicain, socialiste et anticlérical. Et de fêter en grande pompe tous les deux ans saint Valentin, dont les reliques reposent dans la collégiale de Roquemaure.
 
Risquons pour notre part une hypothèse historique pour expliquer la rixe : une malédiction de violence qui frappe Roquemaure depuis le cinquième siècle avant Jésus-Christ, où les combats entre Celtes et Proto-Celtes ont laissé des traces encore perceptibles.
 
Et puis osons la vérité avec le Figaro : les responsables sont des « jeunes gens » agressifs « originaires de la ville voisine d’Orange » venus régler leurs comptes. Orange qui a une tradition de violence depuis au moins 105 avant Jésus-Christ, quand Cimbres et Teutons ont écrasé les légions romaines.
 
Sans doute ne faut-il pas donner dans la généralisation raciste en réputant les Orangeois querelleurs, farfouilloux et séditieux, mais tout de même, il y a là une piste qui donne à réfléchir.
 
Roquemaure contre Orange - rixe entre bandes