A Rotterdam, la statue de notre futur est noire

Rotterdam Statue Futur Noire
 

C’est le choix délibéré du maire de Rotterdam, lui-même musulman d’origine maghrébine, d’avoir fait ériger au cœur de la ville, place de la gare, en face du grand bâtiment du commerce, la statue haute de quatre mètres d’une femme noire vêtue d’un pantalon de jogging. Qu’a-t-elle de particulier ? Rien. Sauf une chose : elle représente « notre futur ». Un futur à l’image de l’immigration massive.

 

Le maire de Rotterdam veut un futur humaniste

Ahmed Aboutaleb est né en 1961 à Beni Sidel au Maroc, dont son père était imam avant de gagner La Haye où il fut « agent d’entretien ». Avec sa mère et ses cinq frères et sœurs, il le rejoignit en 1976. Après des études d’électronique, il se lança dans le journalisme puis dans la politique, à Amsterdam, puis au gouvernement en 2007 avant d’être nommé par la reine bourgmestre de Rotterdam en 2008. Loué à droite comme à gauche pour son opposition à l’islamisme et au communautarisme. Il est partisan d’un islam libéral et a lancé à ceux qui ne supportaient pas les caricatures de Mahomet qu’ils pouvaient « foutre le camp ». C’est donc un futur multiculturel, multiracial, « libéral », et « laïque » qu’il promeut, à Rotterdam, aux Pays-Bas, en Europe.

 

Pourquoi prendre une femme noire pour modèle ?

Déboulonner une statue, de Staline, du général Lee, de Napoléon ou de Victor Schoelcher, est un acte politique. En ériger une aussi. Les statues disent l’ambition, l’identité et la foi des peuples : le Zeus de Phidias au Parthénon d’Athènes, le Christ en majesté de Byzance, la Vierge de nos oratoires. Observons la statue de la place de la gare à Rotterdam. Sans être à proprement parler monumentale, elle est plus grande que nature, elle est ainsi offerte à l’admiration du passant, en modèle. Or, sans être obèse non plus, ni laide, elle est grosse, elle ne suit pas les canons de la beauté hollywoodienne, elle est vêtue d’un jogging et d’un tee-shirt, comme n’importe quel urbain du monde qui entretient sa santé en courant. Elle n’a pas été mise là pour qu’on la trouve attirante, mais exemplaire.

 

La statue de l’assimilation laïque, futur de l’Europe

Pourquoi ? Le modèle était-il quelqu’un de très connu ? Le maire y a répondu : « Ce n’est pas une héroïne, pas quelqu’un dont le passé fut illustre. Elle a, elle, le futur. Elle est le futur, notre futur, et cette ville est sa maison. » Le message est simple et clair. Le futur sera aux urbains sans Histoire qui ne veulent pas d’histoires. Le futur de Rotterdam est une grosse femme noire ordinaire. C’est aussi celui des Pays-Bas et de l’Europe. C’est la statue de l’assimilation à une société « laïque » et « libérale », sans passé religieux, sans identité culturelle, juste une noire en tenue de sport. La ville, le pays et le continent seront « la maison » des immigrés qui arrivent en masse, ils sont le futur, à condition qu’ils adoptent un certain mode de vie, composé de jogging et d’humanisme.

 

Pauline Mille