Poutine et les jeux du futur : de la guerre froide à l’arc-en-ciel

Poutine guerre froide arc-en-ciel
 

Vladimir Poutine était mercredi dernier à Kazan pour inaugurer les « Jeux du futur » qui doivent se poursuivre jusqu’au trois mars. Un « événement unique dans l’histoire moderne du sport mondial », estime le président russe, qui poursuit son effort de diplomatie et de propagande en marge de la guerre en Ukraine. Le message est cousu de fil blanc : « Je l’ai souligné à maintes reprises et je tiens à le répéter : le sport doit être exempt de toute politique, il doit au contraire rapprocher les gens. » Après les Jeux du Futur, la même ville de Kazan recevra au mois de juin (12 au 23) les Jeux des BRICS. Puis auront lieu en septembre les Jeux de l’Amitié à Moscou et Ekaterinbourg, que le CIO et l’Agence mondiale antidopage ont vivement critiqué. Au-delà de cette stratégie entrant dans une guerre froide renouvelée en réponse à l’exclusion du drapeau russe aux jeux olympiques de 2016, 2021 et 2024, ces jeux s’inscrivent dans une perspective profondément sans frontière. Ils célèbrent et mettent en œuvre des compétitions où virtuel et physique se mélangent dans ce qu’on appelle le « sport physital » (en anglais, « phygital », mélange de physic et digital, qui signifie numérique), avec des matchs « en vrai » et d’autres sur simulateurs. Ce mélange mise sur l’avenir des techniques du virtuel appliquées aux jeux, aux métavers, à la réalité augmentée, et sur leur caractère addictif qui séduit les jeunes. Sous les dehors d’un affrontement entre groupe d’Etats, le CIO incarnant aux yeux de Moscou l’Occident, cette stratégie qui vise à mélanger réel et virtuel au profit d’une prise en main des jeunes est en fait une manifestation de la révolution arc-en-ciel.