Le ministre des Finances britannique, George Osborne, continue à mettre en œuvre la rigueur budgétaire dont il estime que le Royaume-Uni a désormais besoin, en demandant à certains ministères de rechercher et d’identifier jusqu’à 40 % de coupes dans leurs dépenses d’ici 2020.
George Osborne a dit vouloir annoncer le 25 novembre les mesures qu’il entend prendre pour faire 20 milliards de livres (soit 28,5 milliards d’euros) d’économies supplémentaires sur certains ministères, et donc au-delà des coupes déjà annoncées lors de la présentation du Budget 2015-2016, afin de parvenir à la « sécurité économique ». Les ministères doivent donc se dépêcher de répondre.
« Cet examen de la dépense est la prochaine étape dans notre programme destiné à éliminer le déficit, dégager un excédent et nous assurer que le Royaume-Uni ne vit pas au-dessus de ses moyens », a-t-il expliqué dans un communiqué.
Londres à l’heure de la rigueur budgétaire
Mais cette hâte a une autre raison : le chancelier de l’Echiquier veut que la question soit réglée, du moins dans le principe, avant le lancement du débat à propos du referendum sur le maintien du Royaume-Uni au sein de l’Union européenne.
En calmant suffisamment tôt les esprits, David Cameron espère bien, en effet, désamorcer cette bombe politique qu’il n’a pu éviter, et qui constitue pour le Premier ministre une très délicate perspective quant à son avenir politique.
Parmi les ministères auxquels s’adresse George Osborne afin de trouver de 25 % à 40 %, selon les cas, de réduction du budget, on sait d’ores et déjà que l’éducation, la santé, la défense et l’aide internationale devraient être largement, voire totalement épargnées.
Il est clair, cependant, que certaines de ces économies affecteront les Britanniques eux-mêmes. Ainsi, parmi les restrictions ministérielles, George Osborne a-t-il décidé de limiter le total des diverses allocations perçues par une famille à un maximum annuel de 32.000 euros, contre 36.000 actuellement. Les aides au logement, tout comme les crédits d’impôts, font également partie des pistes envisagées.
Le Royaume-Uni entre ses partenaires européens et ses citoyens
On comprend que, malgré la promesse de création d’un nouveau salaire minimum national l’année prochaine, l’opposition fasse grise mine, et dénonce un arrangement plus politique qu’économique.
Pour toutes ces raisons, le gouvernement de Sa Gracieuse Majesté doit agir rapidement. Pour le seul mois de juin, le déficit s’est encore alourdi, notamment du fait des dépenses publiques. Il va de soi que ce mauvais résultat n’est pas de nature à calmer l’esprit eurosceptique d’une partie grandissante de la population.
On comprend bien que, vis-à-vis de ses partenaires, il est important, à l’heure où il apparaît que le Grexit a disparu à l’horizon, de ne pas maintenir la perspective d’un Brexit…