La Russie déclare personne “non grata” certains politiques européens

La Russie déclare personne “non grata” certains politiques européens
 
Moscou vient d’établir une liste de personnalités politiques européennes ne pouvant plus entrer sur le territoire russe. C’est du moins ce qu’a déclaré vendredi le premier ministre néerlandais, Mark Rutte, qui y voit une réponse de la Russie aux sanctions européennes sur le dossier ukrainien. Selon lui, cette liste de personnalités « non grata » a été remise ces jours-ci à plusieurs ambassades européennes.
 
Selon Mark Rutte, cette liste compterait 80 à 90 noms, dont deux membres du parlement néerlandais et un eurodéputé néerlandais. Il s’agit, explique-t-il, d’une réaction aux sanctions et interdictions d’entrée sur le territoire européen prononcées à l’égard de la Russie après l’annexion, l’année dernière, de la Crimée et la crise ukrainienne.
 

Politiques européens personnes “non grata”

 
Et, de fait, selon Bruxelles, plusieurs responsables politiques européens ont été refoulés à leur entrée en Russie ces derniers mois. C’est cependant la première fois qu’une liste des personnes en cause est communiquée.
 
« Nous prenons note de la décision des autorités russes de partager cette liste », indique-t-on à Bruxelles, en précisant n’avoir reçu « aucune autre information quant à la base légale, les critères ou le processus », ce qui rend impossible toute contestation devant un tribunal.
 
Mark Rutte a souligné néanmoins que, pour sa part, le gouvernement néerlandais condamnait cette décision et en informerait Moscou en des termes sans équivoque.
 
De leur côté, le premier ministre belge Charles Michel et son ministre des Affaires étrangères Didier Reynders se sont adressés aux autorités russes pour leur demander de revenir sur cette interdiction. « Je demande aux autorités russes de revoir cette décision. Nous contestons fermement cette décision du gouvernement russe », a déclaré Charles Michel, selon son porte-parole.
 
Une déclaration d’autant plus sensible pour le premier ministre belge que son prédécesseur et chef du groupe libéral au Parlement européen, Guy Verhofstadt, figure sur la fameuse liste.
 

La Russie répond aux sanctions

 
Même réaction à Berlin, surtout depuis que le parlementaire CDU-CSU Karl-Georg Wellmann, connu pour ses liens avec l’Ukraine puisqu’il préside le groupe d’amitié parlementaire germano-ukrainien au Bundestag, s’est vu refuser, dimanche dernier, l’entrée en Russie, alors même qu’il faisait l’objet d’une invitation officielle. A son arrivée à l’aéroport de Moscou, il a été invité à reprendre sans délai l’avion pour Berlin, après que les autorités russes lui aient signifié une interdiction de pénétrer en Russie jusqu’en 2019.
 
Cette escalade des sanctions et interdiction paraît somme toute logique, puisque Moscou, depuis le début, nie toute responsabilité de son pays dans la crise ukrainienne, affirmant au contraire que les populations des territoires qui se sont libérés de la tutelle de Kiev ont agi de leur propre chef…
 

François le Luc