COMEDIE Saint Amour ♠


 
Saint Amour est une comédie française, qui reprend le nom d’un vin du Beaujolais. L’ambition affichée du film est de rendre hommage aux vins, pour ne pas dire aux petits vins du terroir – ce qui est d’ailleurs encore plus sympathique –, qui participent indiscutablement du charme de la France. Il attirerait aussi l’attention sur le sort de nos agriculteurs, à la vie fort difficile, marquée par un travail rude, constant, sans cependant pouvoir gagner leur vie, et souffrant de la solitude. Faut-il douter pourtant de ces excellentes intentions affichées ? C’est que le résultat s’avère bien éloigné de l’hommage attendu.
 
Ainsi, Saint Amour obéit aux lois du genre de la comédie française d’aujourd’hui : elle n’est tout simplement pas drôle, fait légèrement sourire tout au plus durant les premières scènes d’exposition ; elle est farcie d’obscénités, dans les propos, les images, les scènes ; elle diffuse des messages idéologiques dans l’air du temps… Ainsi est construite une « nouvelle famille » des plus étranges, combinant, une maman, un futur bébé, et trois papas, dont un père et un fils. Ces trois géniteurs potentiels s’entendent parfaitement entre eux dans le film. Il est difficile de ne pas voir en cette extravagance peu drôle un soutien à l’affaiblissement de la famille traditionnelle et la promotion « des familles » suivant le nouvel intitulé ministériel.
 

Saint Amour : complètement manqué

 
Un père et un fils décident, en compagnie d’un chauffeur de taxi, en partant du salon de l’Agriculture à Paris, de suivre la route des vins. Ils effectuent ainsi une forme de tour de France via les pays de vignobles des vallées de la Saône, puis du Rhône, de la Garonne, de la Loire. Si Gérard Depardieu se montre convaincant en paysan français, l’interprétation de Benoît Poelvoorde est plus discutable, avec son physique et ses tics de cas social urbain belge, assez éloignés de son rôle. Ils jouent tout deux de manière naturelle, spontanée, ce qui convient donc dans un cas et pas dans l’autre. Les autres personnages forment des faire-valoir jamais crédibles du duo principal. Ces deux paysans souffrent d’une tendance à l’alcoolisme. Le cliché est peu flatteur. De plus, encore une fois, l’œnologie est confondue avec l’alcoolisme, regrettable et assez constante erreur au cinéma en France comme aux Etats-Unis.
 
Curieusement, ces voyageurs ne visitent jamais des viticulteurs et leurs caves… Il faut certainement goûter les vins locaux dans les bars, mais cette absence est des plus curieuses.
 
Saint Amour est donc complètement manqué.
 

Hector Jovien

 
Saint Amour comédie film française