Saint Pierre et les basiliques papales de Rome en 3D est un documentaire, qui comme le titre l’indique, propose une promenade filmée qui présente les quatre basiliques majeures de Rome : saint Pierre de Rome, saint Jean de Latran, sainte Marie des Neiges, saint Paul-hors-les-Murs. Le spectateur les voit donc avec plaisir, en de multiples plans extérieurs, avec des vues aériennes, et intérieurs. Ces quatre basiliques sont à visiter par les pèlerins catholiques, dans les conditions prescrites dans le cadre des jubilées, pour gagner l’indulgence plénière. Le premier jubilée a été proclamé en 1300 ; ils ont eu lieu tous les 100 ans, puis 50, enfin 25 ans, auxquels s’ajoutent les jubilées exceptionnels, comme celui de la Miséricorde, institué par le pape François (8 décembre 2015-20 novembre 2016).
 
Les images sont superbes. La promenade filmée séduit. Le spectateur catholique admire les œuvres d’art en elles-mêmes, ainsi que pour leur dimension fondamentalement catholique. Le commentaire accompagne le spectateur. Il est adapté au grand-public, livre des informations le plus souvent pertinentes, évitant les deux pièges de l’excès de vulgarisation et des discours trop savants. Du fait de la beauté des images, nous n’aurions pas été opposé à un commentaire plus restreint en volume. En insistant certes sur saint Pierre de Rome, et la cathédrale, saint Jean de Latran, comme il se doit selon nous, la présentation est nonobstant équilibrée. L’Histoire des quatre basilique est bien présentée, avec la succession de trésors artistiques accumulés dans ces lieux, à différentes époques et différents styles, mais toujours avec un regard de foi catholique.
 

Saint Pierre et les basiliques papales de Rome en 3D nous transmet quelque chose de ce pèlerinage

 
Toutefois, signalons un problème qui peut parfois gâcher légèrement le plaisir du spectateur : le caractère souvent approximatif du doublage. Même à Paris, il ne nous a pas hélas été possible de voir le film en VO italienne. Les italianismes surabondent, ce qui multiplie les bizarreries, voire les franches erreurs en français, tant sont courants les faux-amis entre français et italien. Dans les deux langues le vocabulaire de l’Histoire, et encore davantage de l’Histoire de l’Art, se doit d’être très précis : ainsi qualifier saint Pierre de Rome, bâtie pour l’essentiel au seizième siècle, de construction « moderne » est surréaliste en français, exemple pris parmi des dizaines d’autres. Négligence, l’incendie de saint Paul-Hors-les-Murs est indiqué à deux dates différentes, une fausse, 1813, une juste, 1823.
 
Si les connaisseurs peuvent être plus d’une fois agacés par ces approximations, domine le plaisir d’images merveilleuses. Il se transmet un petit quelque chose comme l’émotion du pèlerin à Rome qui donne envie d’accomplir ce pèlerinage.
 

Hector JOVIEN