Le directeur général de Microsoft, Satya Nadella, a joint mercredi sa voix aux Cassandre qui prédisent à l’humanité un avenir dans le style de 1984 de George Orwell ou du Meilleur des mondes d’Aldous Huxley, si rien n’est fait pour prévenir les dangers accompagnant le développement de l’intelligence artificielle (AI). Satya Nadella s’exprimait à la Conférence Build de Microsoft, un événement organisé pour les développeurs web et de logiciels auxquels le géant de l’informatique propose des plateformes de développement de produits et services utilisant l’intelligence artificielle. La mise en garde du directeur général de la société de Redmond, dont le dernier système d’exploitation Windows 10 fait tourner quelque 500 millions d’appareils dans le monde, ne saurait être prise à la légère. L’objectif affiché par Microsoft, c’est d’utiliser l’AI pour permettre aux entreprises de résoudre des problèmes et aux développeurs d’application d’améliorer leurs produits, tandis que celui d’Amazon, de Facebook et de Google serait de se servir de l’AI pour récolter des informations sur les utilisateurs afin de leur vendre des choses ou de leur afficher de la publicité. Mais dans un avenir proche, selon Microsoft, l’intelligence artificielle équipera toutes sortes de dispositifs comme les caméras de surveillance, les smartphones ou les machines des chaînes de production dans le cadre de ce qu’il est convenu d’appeler l’Edge Computing, ou informatique géo-distribuée. Plus proches de nous, nos assistants numériques, nos appareils électroménagers, nos voitures, etc., sont progressivement dotés d’une intelligence artificielle de plus en plus évoluée. La domination de l’AI est-elle pour demain ?
Pour Microsoft, c’est aux développeurs d’intelligence artificielle qu’il incombe de nous éviter 1984 et le Meilleur des mondes
Les conséquences sur lesquelles il conviendrait de s’interroger dès aujourd’hui, ne concernent pas uniquement la perte d’emplois que l’intelligence artificielle ne peut qu’amplifier dans les catégories professionnelles les moins qualifiées, mais bien le risque de l’avènement d’un monde dystopique. C’est aussi l’avertissement lancé par le directeur de la recherche de Gartner à la conférence Build, comme d’autres avant lui, pour ne citer qu’Elon Musk, le fondateur des sociétés Tesla et SpaceX, ou même le célèbre physicien Stephen Hawking.
« Ce qu’Orwell a prophétisé dans 1984, où la technologie était utilisée pour surveiller, contrôler, dicter, ou ce que Huxley a imaginé dans un monde de distraction dépourvue de sens et de but, ce ne sont pas les types d’avenir que nous voulons », a prévenu le directeur général de Microsoft en soulignant la lourde responsabilité incombant aux gens qui l’écoutaient : « L’avenir de l’informatique sera défini par les choix que vous ferez en tant que développeurs et l’impact de ces choix sur le monde. »
Le risque de domination de l’AI dénoncé par Satya Nadella
Il est heureux qu’une réflexion sur la question ait lieu dans le secteur des technologies informatiques, mais doit-on laisser aux seuls experts de ce secteur le soin d’y réfléchir et de faire les choix technologiques qui vont transformer notre monde pour le meilleur ou pour le pire ?