A la poursuite de demain est un film construit à partir d’une célèbre attraction éponyme des parcs Disney. Le concept, curieux voire inquiétant, avait cependant réussi avec Pirates des Caraïbes, conçu comme une pure distraction. Or ici, erreur majeure, le film ennuie. Il souffre de sa longueur : 2 h 10. Il s’adresse à deux publics à la fois, les enfants et les adolescents, qui ont pourtant des exigences différentes. Les premiers ne comprendront rien à la théorie des tachyons, essentielle à la compréhension de l’intrigue ; et les autres trouveront insupportablement niais ces petits garçons et petites filles curieux et espiègles. Les limites des deux cibles se conjugent pour l’ennui des adultes.
 

A la poursuite de demain : un ensemble décevant

 
Un petit garçon des années 1960, puis une jeune adolescente des années 2010, sont recrutés par une singulière messagère d’un univers parallèle et futuriste, le Monde de Demain. Or ce monde, a priori séduisant, s’avère décevant sur la durée. S’il faut reconnaître un bel effort de décors dans ce monde singulier, parfois même éblouissant, l’ensemble reste décevant. La scène hautement surréaliste du décollage d’une improbable fusée spatiale de 1889 de la Tour Eiffel marquera peut-être l’histoire du cinéma, mais elle ne suffit pas à sauver l’ensemble. La banlieue pavillonnaire typique, la petite famille de feuilleton américain, qui n’a certes pas toujours une vie facile mais où tout le monde s’aime, ne présentent guère d’intérêt. Et ainsi de suite…
 
Pour finir, la morale d’A la poursuite de demain est aussi inoffensive que bête, du niveau d’une comptine de maternelle : si tous les hommes de bonne volonté se donnaient la main, ils construiraient un avenir meilleur. Cet avenir comprendrait des gens très souriants de toutes les races, de tous les continents. On pourrait même y discerner une aspiration à un gouvernement mondial régulant la Terre, s’appuyant sur une franc-maçonnerie de scientifiques, artistes, ou autres travailleurs emblématiques.
 

Hector Jovien