Nicolas Maduro, le président socialiste du Venezuela, décrète la semaine de deux jours de travail

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Le président vénézuélien, Nicolas Maduro, à Caracas le 19 avril 2016.

 
Le président socialiste du Venezuela Nicolas Maduro a demandé aux employés du gouvernement de ne plus travailler que les lundis et mardis, provoquant la colère des parents dont les enfants restent désœuvrés au lieu d’aller en classe, et celle de l’opposition qui juge la décision immorale. Raison invoquée par le président : réduire la consommation d’énergie électrique.
 
Le Venezuela dépend principalement de l’énergie hydro-électrique et le principal barrage est actuellement quasi-inopérant en raison d’une sécheresse. La mesure prise concernera trois millions de fonctionnaires qui continueront à être payés à plein-temps.
 

Nicolas Maduro décrète l’interdiction des sèche-cheveux et la semaine de deux jours de travail

 
Il y a peu, Maduro décrétait le weekend de trois jours pour réduire la demande en électricité, soulevant les critiques sur sa « paresse » et la « nature imprévisible » de sa présidence. Il a cependant renforcé son plan qui demande entre autre aux femmes de ne pas utiliser leur sèche-cheveux jusqu’à nouvel ordre, et a avancé l’heure vénézuélienne de trente minutes.
 
Pour les experts, aucune de ces mesures ne réduira la consommation d’énergie, encore moins le changement d’heure. Le Venezuela de Maduro connaît des problèmes d’infrastructure majeurs depuis quelques années, et le problème est aujourd’hui exacerbé. En février, une tentative de mettre fin à la sécheresse a privé des milliers de résidents de Caracas d’eau potable. Hors de la capitale, la situation était pire encore, les autorités rationnant l’eau de la même manière que tant d’autres produits.
 

Bilan de la présidence socialiste au Venezuela : la plupart des gens ne gagnent plus assez pour se nourrir correctement

 
Actuellement, les Vénézuéliens doivent faire la queue six ou sept heures au supermarché pour pouvoir acheter des produits essentiels comme la farine, l’huile végétale ou le lait. De plus en plus souvent, des bagarres éclatent pour avoir accès aux ressources alimentaires limitées.
 
Si, sous Chavez, les gens avaient à manger grâce à l’argent du pétrole, il n’en va plus de même aujourd’hui, le cours du pétrole ayant baissé et l’économie vénézuélienne étant principalement basée sur cette ressource. Une économie socialiste étatique et la récession font qu’aujourd’hui 87% des Vénézuéliens ont un revenu insuffisant pour se nourrir correctement. Dans ce pays de 30 millions d’habitants, 12% des gens sautent au moins un repas par jour.
 
La nouvelle mesure du gouvernement a donc de quoi susciter crispations et colère : « Que nos enfants n’aillent pas en classe à cause de la corruption et de la mafia de l’électricité est le comble de l’immoralité » a déclaré l’ancienne parlementaire Maria Corina Marchado, expulsée violemment par la police de Maduro. « Ces gens sont comme la gangrène… Ils veulent tout  détruire et paralyser» a-t-elle ajouté.
 

Patrick Neuville