Elle inventa le slogan pro-mort : « Un enfant si je veux quand je veux ». Simone Iff, initiatrice du « manifeste des 343 salopes », est morte à 90 ans. La mémoire de la militante pro-avortement est aujourd’hui saluée par la presse et par la classe politique pour son action en faveur de la légalisation de l’« IVG », qui passa par des actions illégales et des avortements clandestins. Et c’est cela, la principale leçon de cette mort : après avoir volontairement transgressé la loi, la voici justifiée par un « établissement » dont les piliers sont précisément la transgression de la loi naturelle et le refus de la vie.
Née dans une famille protestante, Simone Iff est tombée enceinte à 18 ans sans être mariée, à une époque où cela ne se faisait pas. Elle devait garder l’enfant, grâce au soutien de ses parents, et épouser le père du petit. Tôt engagée dans la lutte féministe pour l’indépendance des femmes par le travail, elle s’oriente vers la promotion de la contraception (interdite à l’époque) dès l’après-guerre et participe à la création de « La Maternité heureuse » avec Pierre Simon. Elle sera la présidente de l’association, devenue Mouvement français pour le Planning familial de 1973 à 1981.
La mémoire des pro-avortements clandestins saluée
Un communiqué du ministre de la Santé, Marisol Touraine, observe avec satisfaction : « Sous sa présidence, le mouvement se radicalise et pratique des avortements clandestins, et s’engage résolument en faveur de l’avortement libre et remboursé par la Sécurité sociale. »
Celle qui a eu cinq enfants et revendique « un certain nombre d’avortements » avait une longue habitude de ce mépris des lois. Au sein de la Maternité heureuse et d’autres associations elle avait diffusé l’information interdite sur la contraception, avec le clair objectif de « passer de la clandestinité à une structure qui avait pignon sur rue », quitte à mentir, tricher, tout faire pour échapper aux contrôles policiers… Des efforts qui allaient aboutir à la légalisation de la contraception par la loi Neuwirth en 1967, véritable socle sur lequel la culture de mort a pu se développer.
Dans le même temps, et comme cela se pratique toujours, le Planning va tôt orienter les femmes qui veulent avorter illégalement vers l’étranger et les assister dans leurs démarches. Simone Iff elle-même est allée en Suisse pour se faire avorter. Dès le début des luttes pour la légalisation en France, elle plaide pour l’avortement comme un « droit » et non comme la réponse à une « détresse ».
Simone Iff faisait partie de l’“ établissement ” politique
Simone Iff était une sympathisante communiste : elle a également eu un rôle dans le premier gouvernement socialiste après l’élection de François Mitterrand, en tant que conseillère d’Yvette Roudy.
Najat Vallaud-Belkacem, ministre de l’Education, a salué elle aussi la mémoire de Simone Iff dans un tweet : « Grande tristesse à l’annonce du décès de Simone Iff. Manifeste des 343 salopes, @leplanning… : elle aura marqué l’histoire du féminisme ».