Les socialistes et l’indignité nationale

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Le premier secrétaire du Parti socialiste, Jean-Christophe Cambadelis, s’est dit prêt, dimanche, à discuter de l’instauration éventuelle d’une peine d’indignité nationale pour les ressortissants français coupables d’actes de terrorisme. Emboîtant le pas à l’UMP, les socialistes semblent hésiter entre le manque de réflexion personnelle et les fourches caudines devant le sursaut d’une affirmation républicaine en désarroi.
 
L’instauration d’une peine d’indignité nationale, assortie de la privation des droits civiques, civils et politiques, pour les Français coupables d’actes terroristes, est l’une des douze propositions formulées par le principal parti d’opposition après les attentats qui ont ensanglanté la France en ce début d’année. Nicolas Sarkozy envisage également le retrait de la nationalité française pour les binationaux qui se rendraient coupables de tels actes – et, bien sûr, l’interdiction de leur retour sur le territoire national.
 

L’indignité nationale sans a priori

 
« Ça peut se discuter, moi je n’ai pas d’a priori ! », ajoute le premier secrétaire du PS, qui estime néanmoins que la déchéance de nationalité pour les binationaux se heurte à un problème « à la fois constitutionnel et au niveau européen », comme l’interdiction de retour pour les djihadistes se heurterait à des problèmes juridiques.
 
On voit là que le sieur Cambadelis manifeste une force de conviction peu commune. Il aurait plutôt pu s’interroger sur un retour aux heures les plus sombres de l’Epuration…
 
Il tente néanmoins de s’expliquer, en déclarant que «  nous ne pouvons pas constituer des apatrides ». « Par contre, ajoute-t-il, ce que l’on peut faire, c’est, dès leur retour, s’ils ont participé à des entreprises terroristes, les mettre sous surveillance. » Comme l’on a fait pour les frères Kouachi, par exemple ?
 
« Il faut mieux ficher, mieux coordonner, mieux surveiller », a-t-il poursuivi, en soutenant les mesures annoncées ces derniers jours par le gouvernement pour renforcer la lutte contre le terrorisme. Proudhon doit s’en retourner dans sa tombe…
 

Les socialistes marchent aux sondages

 
Mais il faut bien sentir dans quel sens va le vent… Or, selon le dernier sondage IFOP réalisé pour le Journal du Dimanche auprès de 1.003 personnes (échantillon représentatif…), 81% des Français seraient favorables à la déchéance de nationalité pour les binationaux condamnés pour acte de terrorisme, et 69% à l’interdiction du retour des Français partis faire le djihad.
La volonté populaire, en démocratie, a toujours su pallier les petits problèmes juridiques…