La marche forcée vers une économie et une « gouvernance » globale fait les affaires de la Chine communiste qui s’est fait le principal promoteur aux côtés des géants de la Finance, de la « nouvelle » économie, des politiciens du multiculturalisme et des institutions internationales. S’exprimant devant le sommet de l’organisation Asie-Pacifique de coopération économique (APEC) vendredi au Vietnam, le tout-puissant président chinois Xi Jinping a qualifié le « globalisme économique » de « tendance historique irréversible », se félicitant implicitement de ce que l’internationalisme prôné par les théoriciens du communisme matérialiste se réalise enfin. En face, côté américain, les voix s’élèvent contre ce qui s’apparente de plus en plus à une domination totalitaire sur les peuples. Le politologue Pat Caddell enjoint aux Américains de se dresser contre ces « élites » qui « organisent le déclin » de leur nation. Et Donald Trump a commencé à engranger les dividendes de sa fermeté.
Les élites américaines semblent organiser le déclin, dénoncent Pat Caddell et Steve Bannon
« Nos élites vivent dans un monde dans lequel tout est facile pour elles », dit Caddell. Elle sont désormais imprégnées de l’idée selon laquelle la Chine marche inévitablement vers une hégémonie globale, remplaçant les Etats-Unis, et que leur « boulot » consiste à faire en sorte que cela se passe sans heurts. Une forme de haute trahison, que les élites européennes de l’Ouest partagent activement par leurs politiques délibérées de submersion migratoire.
Steve Bannon, ancien conseiller de Donald Trump et directeur du site Breitbart, qui conversait avec Caddell, estime que « cela ressemble complètement au piège de Thucydide », selon lequel la paranoïa d’une puissance déclinante face à une puissance montante les conduit à la guerre. « Pour éviter la guerre il faut organiser le déclin et s’assurer que vous serez le numéro deux, en guidant le numéro un vers la paix et la prospérité », analyse Bannon. Pour Caddell, qui a travaillé à la fois pour les Démocrates et les Républicains, « Le problème n’est pas d’être de droite ou de gauche, la question c’est de se battre pour l’avenir de l’Amérique », qui « a rêvé et fait l’impossible, et a survécu ».
Au sommet de l’APEC, Trump se montre à la hauteur
Or, côté chinois, Xi Jinping se répand pour se féliciter de ce que le globalisme « ait contribué de manière significative à la croissance globale », idée que les chômeurs de l’industrie occidentale apprécieront. « En poursuivant la globalisation économique, nous devrons faire en sorte qu’elle soit plus ouverte, plus inclusive, plus équilibrée, plus équitable et qu’elle bénéficie à tous », a lancé Xi à l’APEC. Le président américain Donald Trump avait auparavant dénoncé les pratiques commerciales malhonnêtes. Xi a voulu désamorcer ces critiques en affirmant que la Chine « ne ralentira pas son effort pour s’ouvrir elle-même », tout en affirmant qu’elle encouragera la création de « nouveaux facteurs de développement par le lancement des Nouvelles routes de la soie », canaux de transports qui permettent essentiellement à la Chine d’importer des matières premières (d’Afrique…) et d’exporter des produits finis (vers l’Europe en particulier).
La Chine prétend aussi se poser comme premier avocat de l’environnement alors que Donald Trump s’est retiré des accords de Paris sur le climat, ce qui ne manque pas de sel alors que Pékin affiche des normes environnementales dramatiques. Pire : les dirigeants chinois savent pertinemment qu’ils peuvent tenir un discours « vert » alors que les accords de Paris exigent très peu de leur pays en matière de réglementation environnementale, sous le prétexte que le pays reste « émergent ».
Trump, un obstacle à la domination globale de la Chine
« Ce que fait réellement la Chine est bien plus probant que ce que ses dirigeants autoritaires peuvent dire dans leurs discours déjà vieux de plusieurs décennies », accuse John Hayward sur Breitbart.com. Or « Ce que fait la Chine, c’est de passer des accords qui lui sont favorables, enfreignant les règles qu’elle trouve embarrassantes », ajoute-t-il. Côté américain, on relève quelques signes encourageants après la tournée du président Trump en Asie. D’une part, un volume considérable de contrats – 250 milliards de dollars – a été passé entre des entreprises américaines et les Chinois. On souligne aussi l’annonce, vendredi, par le ministre des Finances Zhu Guangyao, d’une ouverture plus large de l’énorme marché financier chinois aux étrangers. Ces deux avancées sont le résultat direct du mélange unique de diplomatie discrète, de combativité affichée et de coups de sang sur les médias sociaux pratiqués par l’administration Trump. La déclaration de Zhu est curieusement survenue le lendemain d’un appel de Trump à ouvrir les marchés financiers chinois.
Trump place « l’Amérique en tête »… comme le font les dirigeants asiatiques pour leur pays
Certes le président américain avait auparavant attaqué les distorsions de concurrence, les manipulations monétaires et les vols de propriété intellectuelle, sujets sur lesquels il n’a pas été vraiment satisfait. « Mais le résultat est mieux que rien, estime John Hayward, et supérieur à ce que la Chine était encline à accorder ou à ce qu’elle avait concédé durant l’administration Obama ».
Trump a ajouté, devant les dirigeants réunis au Vietnam : « Dans les temps qui viennent, nous participerons à la compétition sur des bases honnêtes et équitables. Nous ne laisserons plus les Etats-Unis se faire damer le pion. Je continuerai toujours à me préoccuper d’abord de l’Amérique de la même façon que chacun d’entre vous dans cette salle se préoccupe d’abord ses intérêts de son pays. » Visant ainsi non seulement la Chine mais l’ensemble des pays asiatiques.